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Sept morts à Bangui dans une altercation entre groupes d'autodéfense


Des soldats de l'ONU dans le quartier de PK5, à Bangui, le 30 novembre 2015.
Des soldats de l'ONU dans le quartier de PK5, à Bangui, le 30 novembre 2015.

Une altercation entre deux groupes d'"autodéfense" a fait sept morts ce lundi dans le quartier du PK5 à Bangui, selon un nouveau bilan d'une source policière.

Un membre d'un groupe armé a été tué lundi matin, entraînant des représailles faisant trois autres victimes, a indiqué un responsable des services de sécurité sous couvert d'anonymat. Trois autres membres de groupes d'auto-défense ont ensuite été tués dans des affrontements dans le quartier.

Ce bilan a été confirmé par une source onusienne.

Reportage de Freeman Sipila, correspondant à Bangui pour VOA Afrique
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La force des Nations unies en Centrafrique (Minusca) et les forces de sécurité intérieure sont intervenus conjointement, a indiqué à l'AFP à la mi-journée le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro, et elles ont "rétabli le calme" dans le quartier.

Mais les boutiques et les marchés sont restés fermés dans le PK5 où la population a été prise par un mouvement de peur, selon la source policière.

Le quartier du PK5 à Bangui est le quartier musulman de la capitale, dans un pays où les musulmans sont souvent associés à la rébellion de la Séléka qui a renversé le président Bozizé en 2013 et plongé le pays dans la violence. L'ex-rébellion a été expulsée de Bangui en 2014 par une intervention militaire internationale.

Les deux factions rivales étaient à couteaux tirés ces derniers jours. " Nous les avons réuni ce dimanche autour d'une même table pour aplanir leurs différends, hélas, ils n'ont pas suivi nos conseils," a expliqué à VOA Afrique, Alméry Mathar, alias Force, un des principaux chefs armés du PK5.​

Mais les boutiques et les marchés sont restés fermés dans le PK5 où la population a été prise par un mouvement de peur, selon la source policière.

Le quartier du PK5 à Bangui est le quartier musulman de la capitale, dans un pays où les musulmans sont souvent associés à la rébellion de la Séléka qui a renversé le président Bozizé en 2013 et plongé le pays dans la violence. L'ex-rébellion a été expulsée de Bangui en 2014 par une intervention militaire internationale.

Devenu zone de retranchement des dernières populations musulmanes de la ville, le PK5 a souvent été au coeur des tensions dans la capitale centrafricaine.

La situation sécuritaire dans Bangui, îlot de relative stabilité depuis de nombreux mois dans un pays ravagé par les violences des groupes armés, s'est tendue ces dernières semaines.

Mi-novembre, au moins sept personnes étaient décédées et plus de vingt autres avaient été blessées dans une attaque à la grenade dans un bar de la capitale où se produisait un chanteur, et dans des représailles suivant l'incident.

Début décembre, des échauffourées avaient opposé des habitants d'un quartier de Bangui à des militaires en charge de la sécurité de l'aéroport de la capitale, faisant au moins un mort.

Le pays est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires après le renversement de l'ex-président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, disant défendre les musulmans, entraînant une réaction de groupes armés d'autodéfense "antibalaka" ("antimachettes").

Aujourd'hui, des groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle de ressources naturelles (diamants, or, bétail...) et dans d'intenses luttes politiques dans un des pays les plus pauvres du monde.

Freeman Sipila, correspondant à Bangui

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