"Mon travail de chef de la diplomatie est de m'assurer que les Nord-Coréens savent que nous gardons nos canaux (de communications) ouverts", dit-il dans l'émission 60 Minutes qui doit être diffusée dimanche.
>> Lire aussi : Le programme nucléaire nord-coréen est une "menace existentielle" pour les Etats-Unis
"Je suis à l'écoute. Je ne renvoie pas beaucoup de messages parce que nous n'avons rien à leur dire jusqu'ici", explique-t-il, lançant à l'adresse du régime de Pyongyang: "Donc j'attends que vous me disiez que vous être prêts à discuter".
Les Etats-Unis tentent depuis des années d'empêcher le développement des programmes nucléaire et de missiles balistiques nord-coréens, considérés par Washington comme une menace "existentielle". Le régime de Kim Jong Un a procédé l'année dernière à plusieurs tirs de missiles ICBM ayant une portée suffisante pour frapper le territoire américain et a mené en septembre son plus puissant essai nucléaire à ce jour.
Donald Trump souffle depuis un an le chaud et le froid, menaçant la Corée du Nord de frappe préventive ou de "détruire totalement" le pays en cas d'attaque, mais se disant aussi prêt au dialogue. Les relations se sont ainsi réchauffées récemment et Washington s'est dit ouvert à des discussions directes.
>> Lire aussi : Il faut "continuer à isoler la Corée du Nord" selon Mike Pence
"Nous recevons des messages" de Corée du nord "et je pense que nous nous exprimerons clairement sur la façon dont nous voulons que se déroule cette première conversation", précise M. Tillerson, soulignant que Washington ne ferait aucune concession.
"Nous n'avons pas de carotte pour les convaincre de parler, nous avons de gros bâtons et c'est ce qu'ils doivent comprendre", lance-t-il.
En 2017, à l'initiative de Washington, le Conseil de sécurité a imposé trois séries de sanctions économiques à la Corée du Nord qui touchent notamment ses exportations de charbon, de fer, sa pêche et son textile et limitent ses approvisionnements en pétrole. Donald Trump a également demandé à la Chine et à la Russie d'exercer des pressions sur Pyongyang.
"Cette campagne de pressions affecte la Corée du Nord", assure le secrétaire d'Etat, qui avait déjà évoqué la possibilité de discussions directes entre les deux pays.
"Nous avons dit depuis un moment que c'est vraiment du ressort des Nord-Coréens de décider quand ils sont prêts à entamer (la discussion) avec nous de manière sincère", a-t-il dit le 12 février lors d'une visite en Egypte. Il avait précisé que le régime de Kim Jong Un savait "quelles sont les conditions nécessaires pour la négociation".
Washington veut que Pyongyang fasse des pas concrets vers une dénucléarisation avant toute discussion.
Avec AFP