Que ce soit l’équipement, la construction des infrastructures sanitaires et scolaires ou l’achat de matériels de transformation de produits agricoles, le programme self-help de l’ambassadeur des Etats-Unis met à la disposition des communautés de petits financements qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie des populations à la base.
A Kolo Hliboè, à environ 50 kilomètres au nord de Lomé, le manque de moulin de maïs constitue un facteur favorisant la déscolarisation des filles.
"Dans le milieu de Hliboè, nous avons un problème de moulin. Donc les femmes sont obligées de se déplacer dans le village de Kolo, à trois kilomètres. Ce qui crée des problèmes; surtout les jeunes filles sont obligées d’aider leur mère pour aller écraser le maïs et arrivent en retard à l’école", explique Koami Kpogo, natif de Hliboè, soulignant que certaines filles abandonnent l’école.
Ainsi, un projet de moulin a été monté pour permettre aux filles d’avoir les mêmes chances que les garçons. Ce programme a bénéficié d’une enveloppe de 1,8 million de francs CFA.
"Un moulin avantagerait nos jeunes filles à aller régulièrement à l’école. Car parfois, s’il n’y a pas de farine de maïs à la maison, nos fillettes sont obligées d’aller au moulin et toute la matinée, elles restent à la maison", a commenté Afi Doudji, revenant sur ce que ce moulin peut changer dans la communauté de Hliboè. "C’est un bon départ pour l’avenir de nos jeunes filles", conclut-elle.
A Anfoin, c’est la santé des élèves qui préoccupe. Le projet de l’Association C7 consiste à doter cinq établissements scolaires de la localité de dispositifs sanitaires.
"La saleté n’assure pas la santé", a laissé entendre Koffi Kodjo, Directeur exécutif de l’Association C7, soulignant que faute d’infrastructures sanitaires, les élèves trainent des microbes et germes qui peuvent être préjudiciables à leur santé.
Le programme "Self help" tient aussi compte des minorités, notamment les personnes en situation d’handicap.
L’Association des personnes handicapées de la préfecture de Haho (APHAPH) a reçu 2,5 millions de francs CFA pour implémenter son projet de formation.
"Notre projet consiste à aider les personnes handicapées de la préfecture de Haho qui veulent faire une formation en cordonnerie, en accessoires en perles et en mécanique", a indiqué Kafui Amouzou, membre de l’APHAPH.
Elle a fait noter que les personnes en situation d’handicap ont du mal à trouver un emploi décent.
"A cause de notre handicap, il y a des sociétés qui n’aiment pas nous engager. C’est pourquoi nous avons élaboré ce projet", confie-t-elle avec amertume.
La coopérative la Semence Divine, qui produit du riz à Kovié, à une trentaine de kilomètres de Lomé, va pouvoir étendre son exploitation grâce à l’appui américain.
Revenant sur les motivations du projet, Essobiyou Awouli, membre de cette coopérativ, a fait savoir qu’ils ont beaucoup de difficultés tant pour la main d’œuvre que pour le traitement, une fois le riz récolté.
"L’appui qu’on a demandé consistait à acheter plus d’équipement. L’effet immédiat, c’est l’extension de l’exploitation. Plus on va étendre l’exploitation, plus on va embaucher", a dit Essobiyou Awouli.
Le programme "Self help" ne finance pas que des projets sociaux, il vient aussi en appui aux jeunes entreprises à caractère social, comme l’a affirmé l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo, Eric Stromayer.
"Ce sont les petites initiatives d’entrepreneuriat qui ont besoin de quelque chose pour les démarrer. Ce sont de petites choses qui avancent l’économie, qui avancent l’avenir des jeunes à travers le pays et qui peuvent mener à la croissance économique", a soutenu le diplomate américain.
Ces deux dernières décennies, plus de 400 projets ont été financés par le programme d’auto-assistance de l’ambassadeur. Des projets qui encouragent l’amélioration des conditions de vie des populations à la base sur le plan de l’économie, de l’éducation, de la santé et du bien-être social.