"Les autorités camerounaises devraient abandonner toutes les charges et libérer les trois étudiants condamnés chacun à dix ans de prison", déclarent conjointement Amnesty International, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), et l'ONG Nouveaux droits de l'homme (NDH) dans un communiqué paru jeudi.
"Plutôt que de croupir en prison pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d'expression, ces trois étudiants devraient jouer un rôle dans la société camerounaise", affirme dans le texte Ilaria Allegrozzi, d'Amnesty.
Leur procès en appel, dont la première audience devait avoir lieu jeudi à Yaoundé, "est une opportunité pour les autorités de montrer au monde leur volonté de réparer cette injustice en libérant immédiatement et sans condition ces trois étudiants", ajoute la chercheuse.
Ce procès a été renvoyée au 19 octobre, a indiqué l'avocate des étudiants, Me Chantal Modi.
Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob, détenus depuis le 14 janvier 2015, ont été déclarés coupables de "non-dénonciation d'actes terroristes" le 2 novembre 2016.
Le premier avait envoyé au second, qui l'avait transféré au troisième, selon les ONG, un message de recrutement de Boko Haram.
"Un SMS sarcastique ne peut pas constituer une raison suffisante pour emprisonner" quelqu'un, explique dans le communiqué Cyrille Rolande Bechon, directeur de NDH Cameroun.
En mai, Amnesty avait dénoncé l'interdiction par les autorités d'une conférence de presse prévue à Yaoundé pour dénoncer leur détention. Le procès en appel a déjà été repoussé à plusieurs reprises.
Avec AFP