M. Trump a nommé au Logement un ancien adversaire aux primaires républicaines, le chirurgien à la retraite Ben Carson, un évangélique ultra-conservateur qui devient le premier Noir à entrer dans son cabinet.
M. Carson sera chargé de s'occuper des centre-villes deshérités des grandes cités américaines.
Mais l'attention reste concentrée sur le poste de ministre des Affaires étrangères, toujours vacant. Donald Trump a prévu à cet égard de recevoir lundi de nombreux candidats potentiels.
La nomination du prochain chef de la diplomatie est d'autant plus attendue que M. Trump a vivement critiqué dimanche la politique monétaire et de défense de la Chine, après avoir déjà suscité la colère de Pékin en conversant avec la présidente de Taïwan.
Le président élu sur un programme populiste a montré une nouvelle fois dimanche soir qu'il faisait peu cas des usages diplomatiques en critiquant, sur le réseau social Twitter, la politique de changes et la politique militaire de Pékin.
Recherche élargie
"Est-ce que la Chine nous a demandé si c'était OK de dévaluer leur monnaie (ce qui complique la tâche de nos entreprises pour être compétitives), de lourdement taxer nos produits importés dans leur pays (les Etats-Unis ne les taxent pas) ou de bâtir un vaste complexe militaire en mer de Chine du sud ? Je ne crois pas!", peut-on lire dans les deux tweets du président élu.
Donald Trump avait déjà vendredi provoqué la consternation de Pékin en acceptant de recevoir un appel de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, rompant avec 40 ans de politique étrangère américaine.
Pékin considère en effet Taïwan comme une de ses provinces et s'oppose à toute relation entre des dirigeants étrangers et Taïpei au nom du principe de "la Chine unique", respecté par Washington depuis l'établissement des relations diplomatiques avec Pékin en 1979.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a officiellement protesté samedi.
Le nouveau secrétaire d'Etat devra donc s'accomoder du nouveau style de gouvernement que veut imposer Donald Trump et qu'il a commencé à appliquer à la diplomatie.
Selon sa proche conseillère Kellyanne Conway, il a élargi sa recherche à de nouvelles personnalités. Elle n'a pas cité de noms, mais la presse américaine a évoqué celui de Jon Huntsman, ancien gouverneur de l'Utah et surtout ambassadeur en Chine de 2009 à 2011. Le nom de Rex Tillerson, l'actuel patron du plus grand groupe pétrolier du monde d'ExxonMobil, est également avancé.
Les cinq prétendants déjà connus, dont les noms ont été confirmés dimanche par le futur vice-président Mike Pence, sont l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, l'ancien candidat à la présidentielle Mitt Romney, l'ancien directeur de la CIA le général David Petraeus, le sénateur Bob Corker, et l'ancien ambassadeur à l'ONU John Bolton.
'Ne pas surinterpréter'
Lundi matin, le réprésentant républicain de Californie Dana Rohrabacher, dont le nom est cité pour le poste, estimait à propos de Pékin: "nous ne serons plus des chiffes molles, et leurs actions hostiles et agressives en subiront les conséquences".
Ses propos contrastaient avec ceux du vice-président élu Mike Pence qui a cherché à arrondir les angles à propos de la conversation avec la présidente taïwanaise.
Il ne s'agissait de "rien de plus" qu'une conversation de courtoisie, a-t-il souligné.
Mais M. Trump a violemment critiqué Pékin tout au long de sa campagne électorale, l'accusant de manipuler sa monnaie pour stimuler ses exportations et ainsi de faire une concurrence déloyale aux entreprises américaines.
Avec AFP