La plus haute juridiction américaine consacrera le 31 mars une audience aux déclarations d'impôts du président, qu'il refuse de rendre publiques.
A l'approche de cette audience très sensible politiquement, Donald Trump s'en est pris nommément aux juges Ruth Bader Ginsburg et Sonia Sotomayor.
Dans un tweet lundi, il a repris des accusations formulées par une commentatrice de la chaîne conservatrice Fox, selon laquelle Sonia Sotomayor a accusé ses cinq confrères conservateurs de la Cour suprême d'avoir "un préjugé en faveur de Trump".
"C'est terrible. Essaie-t-elle de leur faire honte pour qu'ils votent comme elle? Elle n'a jamais critiqué la juge Ginsburg quand elle m'a traité d'+imposteur+. Les deux devraient se récuser...", a-t-il écrit.
Mardi, lors d'une conférence de presse en Inde, il est revenu à la charge.
La juge Ginsburg "s'était déchaînée pendant la campagne (...) Elle a dit des choses très inappropriées", a-t-il dit.
Lors d'une interview en 2016, la doyenne de la Cour avait bien qualifié le candidat républicain d'"imposteur". Elle s'était ensuite excusée.
Donald Trump a reproché à Sonia Sotomayor des commentaires rédigés pour exprimer son désaccord avec ses collègues dans une décision prise à une courte majorité (les cinq conservateurs contre les quatre progressistes) en fin de semaine dernière.
"C'était très inapproprié, une déclaration terrible pour un juge de la Cour suprême", a-t-il assuré. "Je crois qu'elle essayait de faire honte à ceux qui pourraient avoir une opinion différente d'elle".
La magistrate explique dans ce document de sept pages son "inquiétude" face à la tendance croissante du gouvernement de faire appel à la Cour suprême en urgence, sans attendre que tous les échelons de l'appareil judiciaire se soient prononcés.
"Il est difficile de dire ce qui est le plus troublant: que le gouvernement ait recours à cette procédure extraordinaire de manière automatique, ou que la Cour lui accorde raison", a-t-elle notamment écrit.
Sur Twitter, Steve Vladeck, professeur de droit à l'université du Texas, a volé à son secours. La juge Sotomayor n'accuse pas ses confrères "d'être pro-Trump" et "elle a raison" d'écrire qu'ils "font peser la balance en faveur du gouvernement dans les recours d'urgence".
Selon une de ses études, le gouvernement de Donald Trump a introduit 20 recours d'urgence au cours de ses deux premières années et demi au pouvoir, contre huit par les administrations Bush et Obama au cours des seize années précédentes.