Rassemblés devant le tribunal de première instance de la capitale tunisienne, environ 400 avocats en robes noires ont exprimé leur colère contre cette loi de finance.
"Nous refusons catégoriquement cette loi injuste qui nous impose des impôts lourds", a déclaré à l'AFP l'avocate Hanen Khemiri. "Elle est très mal étudiée et ne prend pas en considération la situation des avocats dont la majorité appartient à la classe moyenne."
Selon l'avocat Béchir Troudi, "cette manifestation n'est que le début d'un mouvement de protestation contre la politique d'un gouvernement qui veut payer ses dettes sur le dos de la classe moyenne et pauvre".
Le nouveau gouvernement, entré en fonctions fin août, a approuvé le 14 octobre ce projet de budget qui table sur une reprise de la croissance (2,5%).
Malgré l'opposition du puissant syndicat UGTT, cette loi --qui prévoit également un gel des salaires dans la fonction publique pour au moins une année doit désormais être examinée par le Parlement.
Le gouvernement fait valoir que la Tunisie, qui a signé en mai un nouveau prêt de 2,6 milliards d'euros sur quatre ans avec le Fonds monétaire international (FMI), se trouve en "état d'urgence économique" pour justifier ces nouvelles taxes et les gels de salaires. L'UGTT réclame toutefois une meilleure "répartition des sacrifices".
La protestation des avocats a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux ainsi que dans certains journaux.
"Il paraît que certains avocats oublient les principes élémentaires d'équité et de transparence lorsqu'il s'agit de mettre la main à la poche", écrivait ainsi vendredi le journal francophone Le Quotidien.
Avec AFP