"Si Gülen n'est pas extradé, les Etats-Unis sacrifieront les relations (bilatérales) à cause de ce terroriste", a déclaré Bekir Bozdag à l'agence de presse progouvernementale Anadolu, soulignant que le sentiment antiaméricain au sein de la population turque avait atteint un pic en raison de ce différend entre les deux alliés de l'Otan.
"Il appartient à la partie américaine d'empêcher que ce sentiment se transforme en haine", a dit le ministre.
Le putsch raté, qu'Ankara accuse le prédicateur Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis depuis 1999 d'avoir ourdi, a brutalement envenimé les relations turco-américaines.
Un ministre turc n'avait pas hésité à affirmer que "les Etats-Unis sont derrière la tentative de coup", tandis qu'un ancien chef d'état-major accusait la CIA d'avoir été à la manoeuvre.
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé Washington de "nourrir" et "protéger" sa bête noire et ex-allié, a fait comprendre aux Etats-Unis qu'un refus d'extrader l'ex-imam aurait des conséquences sur les relations bilatérales. Ankara a envoyé de nombreux dossiers à charge aux Etats-Unis pour son extradition.
Le ministre turc de la Justice a cependant indiqué que "les autorités américaines étudient avec sérieux notre demande d'extradition".
Mais il a également ajouté que "désormais Gülen a perdu son caractère de marionnette, il n'est plus utilisable par les Etats-Unis ni par un autre pays".
"Si Gülen n'est pas extradé cela aura un impact défavorable sur les rapports" entre les deux pays, a-t-il insisté.
Selon Ankara, cet opposant turc retiré en Pennsylavie (nord-est) est le cerveau du récent coup d'Etat avorté, qui a fait 273 morts et 2.000 blessés. L'ancien imam nie pour sa part toute implication.
Avec AFP