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Près de 16.300 demandeurs d'asile "relocalisés" depuis l'Italie et la Grèce


Une réfugiée au milieu des tentes dans un camp à Athènes, 9 avril 2016.
Une réfugiée au milieu des tentes dans un camp à Athènes, 9 avril 2016.

Quelque 16.300 demandeurs d'asile arrivés en Grèce et en Italie ont été répartis dans d'autres pays de l'UE depuis fin 2015, dans le cadre d'un plan qui prévoyait la "relocalisation" de dix fois plus de personnes, selon des chiffres publiés mercredi par la Commission européenne.

Le plan européen adopté en septembre 2015, qui fixait l'objectif de répartir en deux ans 160.000 personnes au total, a été appliqué au ralenti par les pays de l'UE, la Hongrie et la Slovaquie le contestant même devant la justice.

"Il est temps à présent que les Etats membres tiennent leurs engagements et intensifient leurs efforts. Ils ont le devoir politique, moral et juridique de le faire", a déclaré le commissaire européen chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Selon les chiffres publiés mercredi par la Commission, 16.340 "relocalisations" ont été réalisées au total, dont 5.001 depuis l'Italie et 11.339 depuis la Grèce.

La Commission a déploré que la Bulgarie, la Croatie et la Slovaquie n'aient respecté que de manière "très limitée" les obligations d'accueil, fixées par des quotas par pays. Elle a aussi regretté que la Hongrie et la Pologne "continuent de refuser purement et simplement de participer au programme".

Quant à l'Autriche, qui disposait d'une exemption provisoire, elle va "commencer à effectuer des relocalisations prochainement", a-t-elle assuré.

L'exécutif européen a une nouvelle fois répété qu'il "n'hésitera pas" à lancer des procédures d'infraction contre les pays ne respectant pas leurs obligations, sans préciser à quel moment il prendrait cette décision.

Les "relocalisations" ne sont pas accessibles à tous les demandeurs d'asile se trouvant en Grèce et en Italie, mais seulement à ceux quasiment assurés d'obtenir le statut de réfugiés, comme les Syriens et les Erythréens.

Selon la Commission, il y aurait actuellement seulement 14.000 personnes éligibles en Grèce et environ 3.500 candidats enregistrés en Italie. Alors que le plan tardait à se concrétiser sur le terrain, de nombreux candidats potentiels arrivés sur les côtes italiennes et grecques ont en effet poursuivi leur route vers le nord de l'Europe.

Même si les pays de l'UE recueillaient tous les candidats actuels, l'objectif initial de 160.000 "relocalisations" ne pourrait donc pas être atteint.

De fait, 54.000 places (sur les 160.000) ont déjà été rendues disponibles pour des "réinstallations" de Syriens directement depuis la Turquie, dans le cadre du pacte migratoire scellé en mars 2016 avec Ankara. Quelque 4.600 Syriens ont déjà été accueillis dans ce cadre, selon la Commission.

Les pays de l'UE s'étaient aussi engagés en 2015 à "réinstaller" environ 22.500 personnes depuis des pays tiers comme la Turquie, la Jordanie et le Liban. 21 pays en ont accepté à ce jour 15.492 au total, selon la Commission.

Avec AFP

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