Depuis sa prise de fonctions en avril, M. Abiy a impulsé des changements majeurs, libérant nombre d'opposants emprisonnés et initiant une libéralisation de l'économie.
Dans un communiqué publié vendredi sur sa page Facebook et authentifié par la radio-télévision d'État éthiopienne, Ginbot 7 a fait savoir qu'il mettait fin à toute attaque, en soutien aux initiatives de M. Abiy.
"Nos forces ont reçu les ordres stricts de se retenir de mener tout type de résistance armée", a-t-il assuré.
Le groupe, qualifié de terroriste par les précédents gouvernements éthiopiens, s'est également dit déterminé "à prévenir toute tentative de faire dérailler le processus actuel par des éléments anti-changement" au sein du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), la coalition au pouvoir.
Formé dans la foulée des élections de 2005, dont le résultat avait été contesté, Ginbot 7 a revendiqué plusieurs attaques meurtrières en Ethiopie. Les gouvernements successifs ont souvent utilisé l'argument de la proximité avec ce groupe pour emprisonner des opposants.
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Fin mai, les autorités avaient libéré l'Anglo-Ethiopien Andargachew Tsige, co-fondateur du groupe avec Berhanu Nega, à l'égard duquel le parquet avait abandonné le même jour les poursuites. En 2009, tous deux avaient été condamnés à mort par contumace pour leur appartenance à Ginbot 7.
Les combattants de Ginbot 7 se sont par le passé abrités en Erythrée, le voisin et ennemi juré auquel M. Abiy a récemment tendu la main en vue d'une réconciliation, en promettant de respecter la démarcation de la frontière décidée en 2002 par une commission internationale indépendante.
Le nouveau Premier ministre s'est également rapproché de plusieurs autres groupes d'opposition basés hors d'Éthiopie. En mai, il a ainsi rencontré Lencho Leta, un opposant de longue date, issu comme lui de l'ethnie oromo, la principale du pays.
Jawar Mohammed, le fondateur du média d'opposition Oromia Media Network (OMN), basé aux États-Unis, qui a été dans le passé un critique féroce de l'EPRDF, a aussi indiqué qu'il allait envoyer une délégation en Ethiopie, pour y envisager l'ouverture de bureaux.
Vendredi, le chef de cabinet de M. Abiy, Fitsum Arega, a annoncé sur Twitter que 264 sites internet jusque-là interdits par la censure seraient désormais accessibles, dont celui d'OMN.
"Un flux libre d'information est essentiel pour une citoyenneté engagée et responsable. Seul un libre marché d'idées mènera à la vérité", a-t-il jugé.
Certains sites et applications étaient cependant encore bloqués vendredi, dont Instagram et la page web de Ginbot 7.
Avec AFP