"Est nommé Premier ministre chef du gouvernement, Olivier Solonandrasana", a indiqué le secrétaire général de la Présidence, le général Roger Ralala, lisant à la presse un texte signé par le président de la République.
Olivier Solonandrasana, 51 ans, occupait jusqu'à présent le poste de ministre de l'Intérieur et devrait former un nouveau gouvernement dans les prochains jours.
"Le Premier ministre actuel est parmi les plus fidèles du Président. Dès le début, il était toujours avec lui", explique à VOA Afrique Djilo Ramilisson, consultant en communication.
Selon la presse malgache, le Premier ministre fraîchement nommé entretenait des rapports houleux avec son prédécesseur, Jean Ravelonarivo.
Début mars, il avait été hospitalisé d'urgence pour un empoisonnement supposé et selon l'Express de Madagascar, le quotidien de référence sur la Grande Ile, M. Ravelonarivo avait eu interdiction par ses proches de lui rendre visite.
Vendredi, après plusieurs semaines de conflit au sein de l'exécutif, la présidence malgache avait annoncé la démission de Jean Ravelonarivo mais ce dernier a nié avoir quitté ses fonctions, créant la confusion dans ce pays qui sort d'une longue crise politique.
Dimanche, le président de la République a tenu à clarifier la situation et indiqué devant la presse "avoir la démission du Premier ministre".
"Un président ne faillit pas à ses obligations et au respect de la loi", a-t-il précisé.
Depuis plusieurs semaines, la presse malgache faisait état d'un conflit entre Jean Ravelonarivo, en poste depuis janvier 2015, et le chef de l'Etat.
Madagascar a connu une longue période d'instabilité politique, lorsqu'en 2009, le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina avait renversé le président Marc Ravalomanana.
Il avait ensuite dirigé un régime "de transition" et il avait fallu attendre fin 2013 pour trouver une sortie de crise, avec l'organisation d'une élection présidentielle remportée par Hery Rajaonarimampianina.
En mai 2015, le président avait été destitué par l'Assemblée nationale, mais la décision avait finalement été rejetée par la justice malgache.
Les donateurs internationaux, qui avaient fui en 2009, commencent tout juste à revenir, et l'économie sinistrée par les années de crise reprend de timides couleurs.
Une nouvelle période d'instabilité pourrait mettre à mal ce fragile sursaut, dans ce pays où plus de 90% de la population survit avec moins de deux dollars par jour, et qui occupe la quatrième place mondiale en terme de malnutrition chronique.
Avec AFP