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Un observateur américain de l'OSCE tué dans l'Est rebelle de l'Ukraine


La garde nationale ukrainienne s'entraîne à 80 kilomètres de Kiev, Ukraine, le 2 octobre 2015.
La garde nationale ukrainienne s'entraîne à 80 kilomètres de Kiev, Ukraine, le 2 octobre 2015.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a annoncé dimanche qu'un de ses observateurs, un Américain, avait été tué dans l'explosion d'une mine au passage d'une patrouille dans l'Est de l'Ukraine, tenu par les rebelles.

C'est la première victime que déplore la mission d'observation spéciale (SMM) de l'OSCE en Ukraine depuis son déploiement il y a plus de trois ans dans cette région où elle est chargée de veiller au respect des accords de paix.

"L'explosion a provoqué la mort d'un membre de la patrouille de l'OSCE, un citoyen des Etats-Unis", a déclaré le chef adjoint de la SMM de l'OSCE en Ukraine, Alexander Hug, lors d'une conférence de presse à Kiev.

Deux autres observateurs, de nationalité allemande et tchèque, ont été blessés dans cette explosion et hospitalisés, a-t-il précisé. Leurs noms seront dévoilés une fois que leurs familles auront été informées, selon l'OSCE.

"Nous sommes résolus à continuer d'assurer notre mandat", a souligné M. Hug.

Au moment de l'explosion, selon l'armée ukrainienne, il n'y avait pas d'affrontements en raison d'une trêve temporaire mise en place par les rebelles et Kiev le 1er avril.

Le ministre autrichien des Affaires étrangères et président en exercice de l'OSCE, Sebastian Kurz, a demandé une "enquête approfondie" et affirmé que "des comptes seront demandés aux responsables".

Le président ukrainien Petro Porochenko a exprimé ses condoléances aux proches de la victime, assurant que "ce crime doit absolument être élucidé et ceux qui en sont responsables doivent être punis".

"Il est arrivé ce que nous craignions depuis des années", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel, en qualifiant de telles attaques d'"inacceptables".

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé "les parties au conflit à tout entreprendre pour déterminer ce qui a pu conduire à cet incident tragique et qui en est responsable".

Cette tragédie "montre une fois de plus à quel point la situation dans l'Est de l'Ukraine demeure instable", a estimé de son côté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.

Quelque 600 observateurs de l'OSCE sont chargés de contrôler le respect des accords de paix dans l'Est rebelle de l'Ukraine où plus de 10.000 personnes ont été tuées depuis le déclenchement du conflit en avril 2014.

'Acte cynique'

La patrouille de l'OSCE a sauté sur une mine près du village de Prychyb dans la région séparatiste de Lougansk.

"L'explosion était suffisamment puissante pour perforer un véhicule blindé", a précisé un responsable de l'OSCE à Kiev, ajoutant que tous les véhicules de la mission étaient blindés.

Il s'agissait d'une "mine anti-char", a affirmé à l'AFP le porte-parole de la police de la région de Lougansk, Alexandre Mazeïkine.

Dans un communiqué, les séparatistes de Lougansk ont affirmé que la patrouille de l'OSCE avait "dévié de la route principale et circulait sur des routes secondaires, ce qui est interdit par le mandat de la SMM". Cette information n'a pas pu être confirmée dans l'immédiat.

La diplomatie ukrainienne a accusé "Moscou et ses marionnettes de chercher à intimider les observateurs de l'OSCE et à nuire aux efforts (...) visant à stabiliser la situation le long de la ligne de démarcation" entre les territoires contrôlés par Kiev et les rebelles.

La Russie est accusée par les autorités ukrainiennes et les Occidentaux de soutenir militairement les rebelles ukrainiens, ce que Moscou dément fermement.

Le ministère russe des Affaires étrangères s'est déclaré "indigné par l'acte cynique (...) contre des observateurs internationaux", dénonçant une "provocation très probable visant à miner le processus du règlement du conflit" dans l'est de l'Ukraine.

Le ministère ukrainien de la Défense a annoncé jeudi avoir désamorcé 150.000 mines depuis le début du conflit armé dans l'est en avril 2014, tout en précisant que seuls 3.000 hectares sur 700.000 hectares avaient été entièrement nettoyés de toutes sortes de mines.

Le déminage total de cette région pourrait prendre entre 10 et 15 ans, selon le ministère.

Avec AFP

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