"J'appelle le président à s'asseoir et dialoguer (avec l'opposition), pour contribuer au développement et à la démocratie en Guinée équatoriale", a déclaré vendredi soir l'opposant Gabriel Nse Obiang, au cours d'un meeting devant près de 400 militants de son parti à Malabo pour marquer la fin de la campagne électorale.
Quelque 300.000 électeurs équato-guinéens sont appelés dimanche aux urnes pour des élections législatives, sénatoriales et municipales.
Le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), au pouvoir depuis 1987 et qui détient tous les rouages du pouvoir dans ce petit pays hispanophone d'Afrique centrale, est assuré de l'emporter, mais l'opposition espère cependant faire son entrée au parlement (où le PDGE et ses alliés disposent de 99% des sièges).
Gabriel Nse Obiang, leader du parti d'opposition Citoyens pour l'innovation (CI), a été interdit par la justice de participer à ces élections, pour "injures graves" envers le parti du président Teodoro Obiang Nguema (74 ans, au pouvoir depuis 1979, un record de longévité en Afrique) ainsi qu'à l'interdiction d'exercer toute activité politique. Il avait été déjà exclu de la présidentielle d'avril 2016 pour n'avoir pas vécu cinq années consécutives dans le pays.
Vendredi soir, il a appelé ses militants au "civisme" et a souhaité que le vote soit conforme au suffrage universel, dans un pays verrouillé par le pouvoir PDGE, malgré l'introduction du multipartisme en 1991, et où les élections ont été souvent entachées de fraudes.
Le PDGE se présente à la tête d'une coalition comptant 14 autres partis alliés ou satellites, face une coalition d'opposition (regroupant l'Union du centre droit -UCD- et la Convergence pour la démocratie sociale -CPDS-), tandis que le parti CI se présente seul.
La campagne électorale pour les scrutins de dimanche s'est officiellement achevée vendredi soir, sans incident majeur, à l'exception d'échauffourées dimanche dernier au cours d'un meeting du CI, entre militants et policiers.
Les autorités ont décrété samedi "journée de réflexion", en prévision du vote de dimanche. La vente de boisson alcoolique a été interdite, de même que la circulation automobile à compter de samedi soir jusqu'à lundi matin. Les attroupements de personnes sont également interdits dimanche, selon un arrêté du ministère de l'Intérieur.
Avec AFP