Ce programme bi-annuel, d'un montant de 870.000 dollars et intitulé "amélioration de la prise en charge de la violence faites aux femmes", a été signé en mai en présence de responsables de l'ONU et des autorités tunisiennes.
"Près d'une femme sur deux" en Tunisie dit avoir déjà subi "une ou plusieurs formes de violence", a noté la représentante du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUP), Delphine Lavaissière, lors de la présentation du projet à la presse.
Alors que plus de sept Tunisiennes sur dix (73%) s'estiment livrées à elles-mêmes en cas de violences, Mme Lavaissière a décrit un programme "ouvert" et "fédérateur", au sein duquel "toutes les initiatives sont les bienvenues".
Outre des campagnes d'information et de sensibilisation, il compte plusieurs axes d'intervention, dont un renforcement de la coordination entre les différents acteurs, afin d'assurer un suivi des victimes.
Les "violences fondées sur le genre constituent une lutte de longue haleine", a fait valoir lors des débats Naziha Abidi, du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance.
Un projet de loi contre les violences faites aux femmes est à l'étude depuis plusieurs mois au Parlement tunisien.
La semaine dernière, la députée Bochra Belhaj Hamida, membre de la commission des droits et libertés, a dit espérer un vote en plénière vers la mi-août.
Elle a par ailleurs regretté le report sine die d'un amendement très attendu concernant l'article 227 bis du code pénal, qui permet à un violeur d'échapper à des poursuites judiciaires en épousant sa jeune victime mineure.
La Tunisie est considérée comme pionnière des droits des femmes dans le monde arabe, et la nouvelle constitution adoptée en 2014 -dans le sillage de la révolution- stipule que les "citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs".
Mais les femmes subissent la discrimination basée sur le genre dans de nombreux domaines.
Avec AFP