Lors d'une conférence de presse à Ankara à l'issue d'une visite de plusieurs jours en Turquie au cours de laquelle il a pu notamment rencontrer des journalistes emprisonnés, David Kaye, a dressé un tableau sombre de la situation en matière de la liberté d'expression.
Il a reconnu que le pays connaissait un contexte particulier après le putsch avorté de la mi-juillet et était confronté à des menaces sécuritaires que posent le groupe jihadiste Etat islamique et les rebelles kurdes du PKK. "Mais, cela ne veut pas dire que le gouvernement dispose, dans un certain sens, d'une carte blanche pour faire tout ce qu'il veut afin de restreindre la liberté d'expression", a-t-il ajouté.
"Je dirais que les conclusions que je tire (de cette visite) sont assez sombres et traduisent ce que je perçois comme des restrictions sur la liberté d'expression et de l'opinion à travers le pays", a-t-il ajouté.
"La liberté d'opinion ne doit pas être soumise à une quelconque restriction ... nous avons constaté à tous les niveaux que les restrictions ont un impact sur les différents aspects de la vie en Turquie", a-t-il poursuivi.
Après le putsch avorté contre le président Recep Tayyip Erdogan, les autorités turques ont lancé de vastes purges à tous les échelons, arrêtant ou suspendant plus de 100.000 personnes.
Les médias ont été particulièrement frappés avec l'arrestation de plusieurs journalistes et la fermeture de nombreux organes de presse.
Le cas le plus emblématique est celui de Cumhuriyet, le principal quotidien d'opposition, dont le patron, le rédacteur en chef et plusieurs journalistes ont été arrêtés.
Avec AFP