Samson Lokayi, 25 ans, avait été arrêté dimanche. Il restera détenu jusqu'au 28 mars, date à laquelle il pourrait être inculpé pour le meurtre de Tristan Voorspuy, tué dans son ranch de la région de Laikipia (centre).
"Nous avons de très bonnes raisons de croire que l'homme que nous avons en détention provisoire est impliqué dans le meurtre du propriétaire du ranch britannique", avait déclaré lundi à l'AFP un haut responsable de la police, sous couvert de l'anonymat.
Il avait expliqué que la police cherchait à obtenir un délai pour parachever son enquête, "car il y a deux autres (personnes) dehors avec lesquelles il a très certainement travaillé".
Une première comparution lundi de Lokayi devant le juge Evanson Ngige avait dû être reportée, car le jeune suspect ne parle que la langue de sa tribu pokot et aucun traducteur n'était présent.
M. Voorpsuy, un Britannique né en Afrique du Sud, avait été tué le 6 mars alors qu'il inspectait les dégâts causés dans son ranch par le passage d'éleveurs semi-nomades et de leurs troupeaux.
Il avait passé six ans dans l'armée britannique avant de déménager au Kenya et de fonder une société spécialisée dans les safaris à cheval.
Depuis plusieurs semaines, des milliers d'éleveurs - certains armés de lances, d'autres d'armes automatiques - pénètrent illégalement dans des ranchs et réserves privés de la région de Laikipia, sur les contreforts du Mont Kenya, à la recherche de pâtures pour leurs chèvres, vaches et moutons, alors que le pays est touché par la sécheresse.
Les raisons de ces invasions de terres sont complexes. Certains évoquent la sécheresse ou une augmentation de la taille des troupeaux. D'autres assurent que l'approche des élections générales prévues en août et des accaparements de terres à répétition ont attisé les tensions.
Un député de la région, Mathew Lempurkel, a déjà été inculpé pour incitation à la violence, après avoir, selon l'accusation, encouragé ces invasions de terres.
Au total, huit personnes ont été tuées et 10 blessées depuis décembre.
Avec AFP