"Vendredi, vers 11h30 du matin, un grand groupe d'hommes armés a envahi la base militaire de Marte, ville proche du lac Tchad, forçant les troupes à fuir, abandonnant leurs armes", a révélé à l'AFP une source militaire.
"Ils ont tué un soldat et ont fait neuf blessés graves. Ils ont également dérobé des véhicules et des armes", a déclaré cette source, qui n'est pas autorisée à parler aux médias, citant un pick-up équipé d'une mitrailleuse, un 4x4, 22 fusils d'assault, des lances-roquettes et plus de 200 munitions.
Deux miliciens, qui combattent le groupe jihadiste au côté de l'armée, ont confirmé cette attaque "osée", selon l'un d'eux. "Boko Haram est sous pression de l'armée", a-t-il expliqué. "Mais ils étaient plus nombreux que les soldat en poste, les forçant à quitter leur base après de violents échanges de tirs, qui ont fait un mort et neuf blessés", a-t-il ajouté.
Marte, qui se trouve à 120 kilomètres de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, a été la cible régulière de raids des insurgés.
Selon des sources des milices, cette dernière attaque est attribuée à la faction de Boko Haram, dirigée par Abou Musab Al Barnaoui, le fils du fondateur de Boko Haram, choisi par le groupe Etat islamique (EI) pour diriger le mouvement jihadiste en Afrique de l'Ouest en août 2016.
Ce carrefour agricole avait été de nombreuses fois capturé par Boko Haram, puis repris par l'armée nigériane entre 2012 et 2015.
L'insurrection a fait depuis 2009 plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés. Elle a généré une terrible crise humanitaire, avec des millions de personnes nécessitant une assistance alimentaire.
Avec AFP