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Une ex-ministre de Compaoré chante pour la "réconciliation" au Burkina


Nestorine Sangaré, ancienne ministre du gouvernement compaoré. (VOA/Zoumana Wonogo)
Nestorine Sangaré, ancienne ministre du gouvernement compaoré. (VOA/Zoumana Wonogo)

Nestorine Sangaré, ancienne ministre de la promotion de la Femme dans le dernier gouvernement de Blaise Compaoré, balayé par l'insurrection populaire d'octobre 2014, a présenté mercredi son premier album consacré au "pardon" et à la "réconciliation".

"J'ai commencé l'album en janvier 2011 et la nomination au gouvernement a eu lieu en avril, j'ai donc été obligée de le suspendre car il m'a été dit qu'au niveau du gouvernement, on ne pouvait pas combiner les deux", raconte-t-elle.

Reportage de Zoumana Wonogo, correspondant à Ouagadougou pour VOA Afrique
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"Mais il faut dire qu'entre la musique et moi, c'est une histoire de passion, il faut savoir aussi qu'en Haiti il y a eu un président chanteur, ici au faso, le capitaine Thomas Sankara chantait et jouait de la guitare'', rappelle-t-elle.

''C'est un album intimiste", assure Nestorine. Les titres sont "Un père fidèle", "Je ne suis pas toute seule", "Assurance tous risques", "Hymne à la réconciliation". C'est un album qui "parle indirectement de ce que j'ai vécu et de ce que d'autres personnes peuvent être en train de vivre".

Chanter la réconciliation

"J'aime ma patrie et je voudrais que les fils et filles se pardonnent, se réconcilient pour que la paix, l'amour et la cohésion règnent dans notre pays", a indiqué Mme Sangaré, lors de la présentation de son album "Un père fidèle" au jardin de la musique de Ouagadougou.

"Même si souvent il y a des disputes, des incompréhensions, des colères violentes, nous resterons tous unis (et) quand demain nous serons réconciliés et que reviendrons les jours de joie, nous chanterons tous", souligne-t-elle dans le titre "Hymne de la réconciliation".

"Je suis né ici, je vivrai ici, je mourrai ici, Je n'irai pas ailleurs loin de ma chère patrie, car je suis burkinabè", clame-t-elle, en réponse à "plusieurs personnes (qui) par souci sincère pour ma sécurité m'ont proposé de quitter le pays pour aller vivre en exil", après la chute du régime Compaoré.

Dans l'album de dix titres, chantés en français et en mooré (principale langue nationale), l'ancienne ministre de la promotion de la femme de 2011 à 2014 sous Blaise Compaoré s'essaie à plusieurs genres (reggae, salsa, slow, gospel, country), chantés en "louange à Dieu".

La chanteuse a confié à VOA Afrique que l'argent obtenu par la vente de l'album servira à lutter contre les grossesses indésirées.

Poursuite en justice

Restée discrète depuis la chute du régime Compaoré, Nestorine Sangaré avait fait une apparition publique lors de l'ouverture fin avril du procès des membres du dernier gouvernement, jugé devant la Haute cour de justice pour leur implication présumée dans la répression de l'insurrection populaire d'octobre 2014.

Elle est poursuivie, solidairement avec les autres membres du gouvernement pour "complicité d'homicide volontaire et blessures volontaires" pour avoir participé "au Conseil extraordinaire des ministres du 29 octobre 2014 au cours duquel ils ont décidé de (faire appel à) l'armée pour réprimer les manifestants" opposés à la modification de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat.

Seule juridiction habilitée à juger le chef de l'Etat et des ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions, la Haute cour a été obligé de surseoir à statuer après que le Conseil Constitutionnel a jugé "contraire à la Constitution" l'absence de recours possible sur ses décisions.

Zoumana Wonogo, correspondant à Ouagadougou

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