Les survivants affirment que près de 450 personnes se trouvaient à bord de l'embarcation qui partait d'Égypte à destination de l'Italie quand elle a chaviré mercredi en Méditerranée, au large de la ville égyptienne de Rosette (nord).
"Le bilan des morts du naufrage au large de Rosette est monté à 162", a indiqué vendredi le ministère égyptien de la Santé dans un communiqué.
Les autorités ont indiqué que les recherches se concentrent désormais sur la cale du bateau où selon des témoins au moins 100 personnes avaient pris place au moment du naufrage.
Les opérations de sauvetage ont permis de secourir 163 personnes, a précisé l'armée égyptienne.
La majorité des survivants sont de nationalité égyptienne, mais parmi eux figurent aussi des Soudanais, des Érythréens, un Syrien et un Éthiopien, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Quatre Égyptiens, soupçonnés de "trafic d'être humains" et "homicide involontaire" ont été arrêtés, selon les autorités.
Les passeurs utilisent souvent des embarcations vétustes et les surchargent pour obtenir le plus d'argent possible des migrants en quête désespérée d'un passage vers l'Europe.
Nombre grandissant
En juin, l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex s'était inquiétée du nombre grandissant de migrants tentant de rejoindre l'Europe, en général l'Italie ou la Grèce, en entamant une traversée "très dangereuse" à partir de l'Egypte.
"Cette année, le nombre est d'environ 1.000 traversées sur des bateaux de passeurs d'Egypte vers l'Italie", avait affirmé son directeur Fabrice Leggeri.
M. Leggeri avait également confirmé que depuis la fermeture de la route des Balkans aux migrants, les départs se faisaient depuis les côtes d'Afrique du Nord, en particulier de Libye, vers l'Italie.
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), les départs d'Égypte en bateau comptent pour environ 10% des arrivées en Europe. Ce voyage comporte souvent plusieurs transferts périlleux en pleine mer sur des bateaux en mauvais état.
Le HCR a indiqué vendredi que plus de 4.600 non Egyptiens, en majorité des Soudanais et des Éthiopiens, ont été arrêtés cette année en tentant de prendre la mer depuis la côte septentrionale de l'Egypte.
Plus de 300.000 migrants ont traversé la Méditerranée cette année pour rejoindre l'Europe et environ 3.500 personnes sont mortes ou portées disparues, selon les Nations unies.
Le nombre de traversées est inférieur aux 520.000 des premiers neuf mois de 2015 mais celui des décès a grimpé.
"Avec ce taux, 2016 sera l'année la plus meurtrière pour la mer Méditerranée", a indiqué mardi à Genève un porte-parole du HCR, William Spindler.
Depuis 2014, plus de 10.000 personnes sont mortes ou portées disparues en tentant de traverser la Méditerranée pour émigrer vers l'Europe en quête d'une vie meilleure, selon le HCR.
Pour lutter contre le trafic d'êtres humains en Méditerranée, l'Union européenne a lancé en juin 2015, avec l'aval de l'ONU, l'opération navale Sophia, à laquelle contribuent 22 pays. Cette opération lui permet d'arraisonner les bateaux transportant des migrants, de les fouiller et de les saisir, mais seulement dans les eaux internationales.
Avec AFP