Ces mesures, jugées beaucoup trop timorées par les démocrates, ont été prise après plusieurs mois de tergiversations qui ont alimenté les interrogations sur la réelle volonté de Donald Trump de tenir tête à Moscou.
Elles interviennent dans un climat particulièrement tendu entre les pays occidentaux et la Russie, accusée d'être responsable de l'empoisonnement en Angleterre de l'ex-espion russe Sergueï Skripal.
Au total, 19 individus, dont l'homme d'affaires Evgueni Prigojine, proche du Kremlin, sont visés par ces sanctions. Cinq entités sont également ciblées, parmi lesquelles le FSB (services de renseignement intérieurs) et le GRU (services secrets de l'armée russe).
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Moscou, qui a toujours contesté toute ingérence, a immédiatement promis, par la voix du vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, "des mesures de représailles". Ce dernier a estimé que les sanctions américaines étaient liées à l'approche de l'élection présidentielle russe, prévue dimanche, dont Vladimir Poutine est le grand favori.
Selon les services de renseignement américains, le pouvoir russe a mené une opération concertée et planifiée pour influencer l'élection présidentielle en faveur du milliardaire républicain, notamment à travers l'utilisation des réseaux sociaux et la diffusion de "fausses nouvelles". L'impact sur le résultat de l'élection est par définition extrêmement difficile à évaluer.
Le Congrès s'est prononcé pour des sanctions contre la Russie mais le Trésor s'était jusqu'ici contenté de publier fin juin une liste de 200 responsables russes, sans annoncer de mesures punitives immédiates.
Plusieurs des personnes visées jeudi ont été inculpées mi-février dans l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'interférence russe lors de la campagne.
"Les sanctions annoncées aujourd'hui sont une grave déception", a réagi le démocrate Adam Schiff, membre de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, jugeant qu'elles étaient insuffisantes pour répondre à "l'attaque" perpétrée contre la démocratie américaine.
Moscou prépare "des mesures de représailles"
"Nous réagissons avec calme. Nous avons commencé à préparer des mesures de représailles", a affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, cité par l'agence de presse russe Interfax, assurant que les sanctions américaines sont "liées à la campagne électorale" de la présidentielle russe de dimanche.
Le Congrès s'était déjà prononcé pour des sanctions contre la Russie mais le Trésor s'était contenté le 30 janvier de publier une liste de 200 responsables russes, sans annoncer de mesures punitives immédiates.
L'absence de sanctions concrètes et la seule publication d'une liste avaient soulevé des questions sur la réelle volonté de l'administration de les appliquer.
L'annonce de ses sanctions intervient peu après la diffusion d'un communiqué commun de Londres, Berlin, Paris et Washington selon lesquelles la responsabilité de Moscou est la seule explication "plausible" à l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni.
Avec AFP