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Les anti-Trump affluent à Washington


Sur la place Franklin, des miltants de Trump sont arrivés dans la manifestation anti-trump, à Washington DC, le 20 janvier 2017. (VOA/Nastasia Peteuil)
Sur la place Franklin, des miltants de Trump sont arrivés dans la manifestation anti-trump, à Washington DC, le 20 janvier 2017. (VOA/Nastasia Peteuil)

Bonnets roses sur la tête, des dizaines de milliers de personnes, surtout des femmes, convergeaient samedi vers le centre de Washington pour manifester contre le nouveau président américain Donald Trump, investi la veille pour un mandat de quatre ans.

Cette "Marche des femmes" espère réunir dans la capitale fédérale 500.000 personnes, selon une nouvelle estimation revue à la hausse par les organisateurs, cités sur Twitter par le maire adjoint de la ville, Kevin Donahue.

La manifestation organisée le lendemain de l'investiture du 45e président témoigne à elle seule de la fracture de la société américaine.

Les organisatrices ont prévu environ 300 "marches soeurs" dans d'autres villes des Etats-Unis dont New York, Boston, Los Angeles et Seattle, ainsi qu'au-delà des frontières américaines, en Europe et en Asie.

"Merci de vous lever, de vous exprimer et de marcher pour nos valeurs @womensmarch. Important comme jamais. Je crois vraiment que nous sommes toujours plus forts ensemble", a tweeté à leur adresse l'ancienne rivale démocrate de M. Trump, Hillary Clinton.

"Cette manifestation est une déclaration de principe. Nous devons faire quelque chose. L'homme qui est maintenant président est une personne horrible. Il n'a pas remporté les voix du peuple", a dit à l'AFP Candice Feigles, une infirmière à la retraite de 69 ans, venue de la Virginie voisine.

- Vague de bonnets roses -

Beaucoup de manifestantes portaient des bonnets roses à oreilles de chat ("pussy hats"), devenus le symbole de l'opposition à Donald Trump et qui a fédéré des adeptes du tricot.

Le terme "pussy" désigne en anglais l'animal domestique, ou le sexe féminin. C'est ce mot que Donald Trump avait utilisé dans une vidéo qui avait fait scandale en octobre, où il se vantait de pouvoir se payer les femmes qu'il voulait et de les "attraper par la chatte".

Dans un tweet matinal, le nouveau président américain a salué une "une journée fantastique à Washington D.C." et remercié Fox News pour ses commentateurs flatteurs de son discours la veille.

Jamais depuis 40 ans un président des Etats-Unis n'a suscité une telle défiance à sa prise de fonctions.

Avant même d'avoir achevé ses premières 24 heures à la Maison Blanche, le nouveau président républicain se retrouve interpellé par de multiples catégories d'Américains d'origines très diverses, mais fédérés par une même inquiétude.

"La famille de mon mari est immigrée, ils sont musulmans. Et aucun d'entre eux n'est un terroriste", soutient une manifestante dans le métro Barbara Hilton, 62 ans.

Dans son discours d'investiture vendredi au Capitole, Donald Trump a donné le ton de son mandat: résolument populiste, de tendance nationaliste et en rupture implacable avec son prédécesseur, Barack Obama.

Son premier décret, signé vendredi soir dans le Bureau ovale à la Maison Blanche devant les caméras de télévision, s'inscrit dans cette volonté: il ordonne à son administration de libérer les acteurs du système de santé des obligations de la réforme dite "Obamacare", détestée des conservateurs pour son coût et sa lourdeur.

- Comparaisons -

Le nouvel homme le plus puissant du monde a assisté samedi à la cathédrale nationale de Washington à un office oecuménique, en présence de représentants de toutes les religions.

Il se rendra l'après-midi au siège de la CIA, en banlieue de Washington, "impatient de remercier les hommes et les femmes de la communauté du renseignement", selon son porte-parole Sean Spicer. Cette visite lourde de symboles après les critiques de Donald Trump contre les agences américaines de renseignement.

Les participants à la marche de samedi manifesteront tout près de la vaste esplanade en face de laquelle le milliardaire a justement été intronisé 45e président des Etats-Unis vendredi.

On peut donc s'attendre à des comparaisons en termes de mobilisation, d'autant plus que Donald Trump n'a réussi à rassembler qu'environ un tiers de la foule qui avait acclamé Barack Obama en 2009, selon un expert cité par le New York Times.

La mobilisation "était vraiment faible. Ca ne ressemblait pas du tout à l'investiture d'Obama où le pays tout entier était sincèrement heureux", a souligné Kathy Small, une professeur de 67 ans venue d'Arizona.

Cette "Marche des femmes" trouve sa genèse dans un simple appel posté sur Facebook. Il émane d'une grand-mère, Teresa Shook, avocate à la retraite vivant à Hawaï, dont l'initiative a ensuite pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux (#WhyImarch, #womensmarch, #NotMyPresident...).

Le cinéaste Michael Moore, l'actrice Scarlett Johansson ou la militante des droits civiques Angela Davis sont quelques-unes des célébrités qui s'exprimeront. Les chanteuses Katy Perry et Cher soutiennent cette initiative.

Les organisateurs auront à coeur de se montrer en nombre et dans le calme, après les violences de vendredi dans quelques rues de la capitale.

Avec AFP

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