"Peut-être que dans trois ans nous aurons un vaccin. Trois ans, c'est optimiste", a déclaré à Genève aux médias le professeur Jorge Kalil, directeur de l'institut de recherche brésilien Butantan.
"Il faudra certainement un an avant les essais cliniques. Après, il faudra voir", a assuré pour sa part la directrice adjointe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Marie-Paule Kieny. "Il est par conséquent possible que les vaccins arrivent trop tard pour l'épidémie en cours en Amérique latine", a-t-elle ajouté.
Scientifiques et représentants des pays touchés par le virus étaient réunis depuis lundi à Genève pour débattre de l'état de la recherche.
Ils ont décidé de poursuivre la recherche sur trois axes prioritaires : développer des tests pour d'autres virus en lien avec Zika (comme la dengue et le chikungunya), des vaccins inactivés pour les femmes en âge de procréer et des outils innovants pour la lutte contre les moustiques, a indiqué l'OMS dans un communiqué.
Concrètement, un profil pour un vaccin doit être établi d'ici mai. Par ailleurs, un autre profil pour des outils diagnostic doit être prêt pour la mi-avril. En outre, la semaine prochaine, un comité d'urgence de l'OMS doit se tenir pour discuter de l'efficacité des différents moyens de contrôler la nocivité des moustiques, comme les insecticides ou l'introduction de moustiques irradiés ou génétiquement modifiés.
Transmis par un moustique de type Aedes aegypti et à l'origine d'une grande épidémie en Amérique latine, le virus Zika provoque dans la plupart des cas des symptômes grippaux bénins (fièvre, maux de tête, courbatures).
Au Brésil, les autorités ont établi que des centaines de bébés nés de mères infectées souffrent de microcéphalie, une malformation grave et irréversible se caractérisant par une taille anormalement petite du crâne.
L'OMS a conseillé mardi aux femmes enceintes de ne pas se rendre dans les zones affectées, estimant que même si le lien n'était pas définitivement établi entre Zika et la microcéphalie, les informations sur le virus étaient "alarmantes".
Des vaccins sont actuellement à l'étude dans 18 laboratoires et agences nationales de recherche, a indiqué mercredi l'OMS. Aucun vaccin ou traitement n'a été testé sur des humains.
Le Brésil est le pays le plus touché au monde, avec environ un million et demi de personnes contaminées depuis 2015, suivi de la Colombie.
Avec AFP