L'augmentation du nombre de cas de paludisme laisse craindre que ceux de coronavirus passent inaperçus puisque certains des symptômes sont similaires.
Le Zimbabwe, où la population est confinée depuis fin mars, a enregistré officiellement 29 cas confirmés de Covid-19 jusqu'à présent, dont quatre décès.
Parallèlement à cette pandémie, le gouvernement a annoncé une hausse de 45% du nombre de cas de paludisme, comparé à la même période en 2019, tandis que le nombre de décès a augmenté de 20%.
"Cette année, le nombre de cas de paludisme dans le pays est de 170.303 et celui des morts de 152, comparé respectivement à 117.715 et 127 en 2019 pendant la même période", a déclaré le ministère de la Santé sur Twitter cette semaine.
"Nous commençons à voir le nombre de cas (de paludisme) augmenter", a confirmé vendredi à l'AFP Norman Matara de l'Association zimbabwéenne des médecins pour les droits humains (ZADHR).
"Malheureusement, cela se passe à un moment où nous avons à faire à une autre crise sanitaire, la pandémie de Covid-19. Il est possible de confondre les deux maladies car quelques-uns des symptômes tendent à être similaires", a-t-il prévenu.
La seule solution serait d'effectuer des tests Covid-19, dont le Zimbabwe, plongé dans une profonde crise économique depuis deux décennies, manque cruellement.
"Il est probable que des patients atteints du paludisme restent chez eux au lieu d'aller se faire soigner" à l'hôpital de crainte de contracter le coronavirus, a expliqué Norman Matara.
Jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait prévenu que la pandémie de Covid-19 pourrait perturber la distribution de moustiquaires et de médicaments contre le paludisme et entraîner un doublement du nombre de morts en 2020 par rapport à 2018.
L'Afrique sub-saharienne représentait en 2018 environ 93% de tous les cas de paludisme dans le monde et 94% des décès.
Le nombre de cas de coronavirus en Afrique est actuellement faible par rapport au reste de la planète: près de 28.000 sur le continent contre plus de 2,7 millions dans le monde, selon un décompte de l'AFP.
Mais les experts mettent en garde contre le risque que les pays africains, aux services de santé publics défaillants, soient rapidement submergés par la pandémie alors que le nombre de cas augmente.