Tchad : début du procès de l’affaire Arche de Zoé

Le procès des six Français accusés d’avoir tenté d’emmener illégalement en France 103 enfants à partir du Tchad a débuté aujourd’hui devant la cour criminelle de N’Djaména. Les six prévenus sont membres de l’Arche de Zoé, une ONG française. Trois Tchadiens et un Soudanais comparaissent également devant la cour, en tant que complices. S’ils sont reconnus coupables, les prévenus sont passibles de peines allant jusqu’à 20 ans de prison.

La sécurité a été renforcée devant le tribunal, l’affaire ayant suscité un tollé au sein de la population locale. Lors de l’audience d’ouverture, le directeur de l’Arche de Zoé, Eric Breteau a dit que l’ONG croyait sauver des orphelins du Darfour. Une enquête internationale avait déterminé plus tard que la plupart des 103 enfants semblaient venir de l’Est du Tchad et auraient au moins un parent. Les prévenus disent avoir été trompés sur le statut des enfants par des intermédiaires locaux.

« Les pressions sautent à l’œil parce qu’on a vu, avec cette affaire Arche de Zoé, que même les dimanches, la justice a siégé pour essayer d’accélérer les choses », a expliqué Michael Didama, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Temps. « Le juge ne travaille pas dans la sérénité, les pressions viennent de partout, des autorités politiques du pays, de la France », a-t-il dit. Le président tchadien Idriss Déby Itno « se trouve entre le marteau et l’enclume ; il a le peuple tchadien qui le regarde et, de l’autre côté, il a aussi la France qui le protège », a souligné Michael Didama.