La visite du ministre russe des Affaires étrangères, d'une durée de deux jours, s'inscrit dans la volonté de Moscou de renforcer son influence en Afrique, tandis que les Occidentaux se mobilisent pour isoler le pays depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022.
Lire aussi : Au Soudan, la Russie renforce son emprise, les yeux rivés sur le sous-sol africain"Nous soutenons les efforts du Soudan visant à mettre fin aux sanctions qui lui sont imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies" a-t-il déclaré devant des journalistes à Khartoum. Le Soudan est sous le coup d'une série de sanctions et d'un embargo sur les armes, imposés en 2005 par l'ONU pendant le conflit sanglant du Darfour, dans l'ouest du pays.
L'économie de ce grand pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvres du monde, a été rendue exsangue par des années de sanctions économiques américaines sous Omar el-Béchir. La transition démocratique post-Béchir a offert un espoir: en 2020, Washington a retiré le Soudan de sa liste des pays soutenant le terrorisme et l'aide internationale est revenue deux milliards de dollars annuels.
Mais le coup d'Etat mené le 25 octobre 2021 par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah el-Burhane, a interrompu cette transition et l'octroi de cette aide, qui ne reprendra que si les civils retrouvent le pouvoir, préviennent les bailleurs.
"Nous avons aussi discuté de notre coopération économique et des investissements" liant les deux pays, a déclaré M. Lavrov, louant les efforts de Khartoum "pour attirer des investissements russes".
Le ministre russe a rencontré à Khartoum le général Burhane, son adjoint le général Mohammed Hamdan Daglo, patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et le ministre des Affaires étrangères par intérim Ali al-Sadiq.
L'arrivée de M. Lavrov à Khartoum tard mercredi marque la dernière étape d'une tournée diplomatique africaine, après le Mali et la Mauritanie. Le mois dernier, le ministre russe s'était rendu en Erythrée, en Angola, en Eswatini et en Afrique du Sud.
Sa présence à Khartoum coïncide avec celle d'émissaires des Etats-Unis, de la Norvège, du Royaume-Uni, d'Allemagne et de France, venus "soutenir" l'accord-cadre signé en décembre entre civils et militaires soudanais, d'après des propos sur Twitter de l'ambassadeur américain au Soudan, John Godfrey.