Accès limité à internet en régions anglophones au Cameroun

Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, Cameroun, 30 septembre 2017. (Twitter/@maxwilliams007)

L'accès à internet est limité depuis vendredi dans les deux régions anglophones du Cameroun alors que des séparatistes s'apprêtent à proclamer symboliquement dimanche l'indépendance des deux régions, indiquent des sources concordantes.

A Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, l'une des deux régions anglophones du pays, les réseaux sociaux ne sont plus accessibles sur au moins deux des quatre principaux opérateurs, Nextel et Orange Cameroun, depuis vendredi soir, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'accès aux réseaux sociaux est aussi limité à Bamenda, chef-lieu de la région anglophone du Nord-Ouest, selon des habitants joints par téléphone depuis Buea.

L'accès au web n'était en revanche pas perturbé à Buéa pour les abonnés de Camtel, la société publique de télécommunications à laquelle sont abonnés officiels et services de sécurité.

Les séparatistes anglophones veulent proclamer symboliquement leur indépendance dimanche, le 1er octobre étant la date anniversaire de la réunification officielle des parties anglophone et francophone du Cameroun en 1961.

Mercredi, la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, avait assuré dans un communiqué qu'il n'y aurait pas de coupure d'internet dans les régions anglophones "dans les prochains jours".

Le ministère "apporte un démenti formel à ces allégations (d'intention du gouvernement de couper internet, qui circulent sur les réseaux sociaux, NDLR) et dénonce vigoureusement (...) ces dérives et manipulations", disait le communiqué.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones sur les dix du Cameroun, avaient été privées d'internet pendant trois mois jusqu'à fin avril, soit la plus longue coupure de ce type en Afrique.

Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais, proteste contre ce qu'elle appelle sa "marginalisation", dans l'enseignement et la magistrature notamment.

Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, tandis qu'une minorité réclame la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse Yaoundé.

Avec AFP