Onaida Maisha Bongo Ondimba a porté plainte en France après avoir obtenu en novembre la communication de l'acte de naissance d’Ali Bongo Ondimba.
"Une plainte contre X pour ‘faux et usage de faux’ a été déposée au parquet de Nantes (ouest) la semaine dernière", a déclaré à l'AFP Éric Moutet, l'avocat de Onaida Maisha Bongo Ondimba, 25 ans, fille d'Omar Bongo et l'une de ses 54 héritiers déclarés.
A la suite d'un feu vert judiciaire le 12 novembre, la jeune femme a pu consulter l'extrait de l'acte de naissance complet d'Ali Bongo, qui figure dans les archives du service central d'état civil du ministère français des Affaires étrangères, basé à Nantes, a expliqué Me Moutet.
Ce document est au coeur d'une vive controverse au Gabon à l'approche de la présidentielle prévue cette année: les détracteurs d'Ali Bongo l'accusent d'avoir menti sur ses origines, ce qui pourrait l'empêcher de briguer un nouveau mandat.
La polémique avait été lancée en 2014 après la publication d'un livre du journaliste français Pierre Péan, "Nouvelles affaires africaines", qui affirme qu'Ali Bongo a falsifié son acte de naissance. Selon cette thèse, vigoureusement démentie par la présidence gabonaise qui a porté plainte, il serait en fait un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960.
Le document archivé à Nantes confirme la version officielle, à savoir qu'Ali Bongo est né le 9 février 1959 à Brazzaville, capitale de l'ancienne Afrique équatoriale française (AEF), qui comprenait tout ou partie du Gabon, du Congo, du Tchad et de la République centrafricaine.
"On s'attendait à avoir un document officiel. En réalité, c'est une photographie de registre, sans estampille officielle et qui n'est pas signé par l'officier de l'état-civil", a détaillé l'avocat.
"L'élément troublant supplémentaire, c'est la signature d'Omar Bongo, (...) qui est radicalement différente sur cet acte" et sur un autre, a poursuivi Me Moutet.
Trois actes de naissance d'Ali Bongo ont été divulgués, et "il y a au moins un document qui est faux, si ce n'est les trois", a-t-il avancé. "Il y a beaucoup trop de différences entre les trois, trop d'éléments troublants dans ce dossier pour ne pas demander une enquête approfondie", a lancé Me Moutet.
L'avocate d'Ali Bongo, Me Claude Dumont-Beghi, a pour sa part dénoncé cette remise en question et annoncé son intention de "déposer une plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse".
Avec AFP