"Je demande instamment à tous ceux qui s’organisent (....), notamment les partis politiques et les organisations de la société civile, de surseoir aux marches et meetings projetés, afin de ne pas faire le lit de notre désunion, face à l’ennemi commun", a déclaré le président Kaboré dans un discours à la nation diffusé par la télévision nationale.
"Le doute sur notre capacité à vaincre l’ennemi n’est pas permis", a affirmé le président Kaboré, souhaitant "renforcer la collaboration entre les populations, les Forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP, supplétifs civils) pour une meilleure défense populaire de notre pays", a-t-il ajouté.
Selon lui, les marches "ne permettront pas de venir à bout du terrorisme dans notre pays".
Lire aussi : 160 morts à Solhan: comment le Burkina en est arrivé làL'opposition a appelé à des "marches" dans tout le pays les 3 et 4 juillet, pour "protester contre la dégradation de la situation sécuritaire et exiger des mesures fortes" face à la montée des violences jihadistes.
Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les régions du Nord et du Centre-Nord du pays, contre "l'insécurité grandissante", appelant les autorités à des mesures face aux attaques jihadistes récurrentes.
Le 12 juin, des milliers de personnes avaient déjà manifesté à Dori, dans le nord du Burkina Faso, pour dénoncer "l'inaction" des autorités, après le massacre dans le village de Solhan dans le nord-est.
Dans la nuit du 4 au 5 juin des hommes armés - dont "des jeunes âgés de 12 à 14 ans" selon le gouvernement - ont attaqué cette localité, tuant au moins 132 personnes selon le gouvernement, 160 selon des sources locales.
"Je comprends les réactions légitimes d’indignation et les fortes attentes sécuritaires de nos compatriotes, durement éprouvés par la gravité de ces évènements", a assuré le président Kaboré, estimant que "la tragédie d’une cruauté inouïe, perpétrée à Solhan, vient nous conforter dans la conviction que le combat contre le terrorisme a pris une nouvelle tournure".
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières de groupes jihadistes. Ces attaques ont fait environ 1.500 morts et contraint près 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.