"Nous avons pris connaissance avec préoccupation du rapport d'Amnesty International. Ce rapport porte des accusations très graves que nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer à ce stade", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal, soulignant qu'Amnesty était "une ONG extrêmement crédible et sérieuse".
"Ce rapport interpelle la communauté internationale, qui doit enquêter de près. Nous le demandons à l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, agence de l'ONU) et à la Minuad (Mission conjointe de l'ONU et de l'Union africaine)".
Amnesty International a accusé jeudi les forces gouvernementales soudanaises d'avoir procédé cette année à plusieurs attaques chimiques qui ont tué des civils au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à un conflit sanglant entre minorités ethniques et le pouvoir de Khartoum, à majorité arabe.
L'armée soudanaise a rejeté ces accusations, qualifiant le rapport d'"incorrect".
L'ONG affirme qu'une trentaine d'attaques à l'arme chimique ont été perpétrées entre janvier et septembre sur des villages de la région du Djebel Marra, au Darfour, dans le cadre d'une vaste campagne contre les rebelles.
Khartoum limite toujours l'accès du Darfour aux journalistes et aux travailleurs humanitaires, même si la Minuad y est déployée depuis 2007.
Le Soudan, signataire depuis 1999 de la convention sur l'interdiction des armes chimiques, a plusieurs fois demandé le départ de la Minuad.
Avec AFP