Atletico et Real se heurtent, le Barça s'échappe

Yannick Ferreira-Carrasco de l'Atletico Madrid , à gauche, et Dani Carvajal du Real Madrid enduel, lors d'un match de la Liga espagnole au stade Santiago Bernabeu, 8 avril 2017.

Un match nul et deux perdants: l'Atletico et le Real Madrid se sont neutralisés (0-0) dans un derby madrilène très heurté samedi pour la 12e journée du Championnat d'Espagne, ce qui n'arrange aucun des deux clubs, désormais distancés à 10 longueurs du leader Barcelone.

Pour le premier derby disputé dans le nouveau stade Metropolitano (68.000 places), ce n'était pas un match mémorable: "Atleti" et Real ont multiplié les duels engagés et les chocs sans retenue, mais leurs attaquants ont trop gâché face au but.

Et voilà le Barça (1er, 34 pts) qui prend le large en tête après sa victoire 3-0 à Leganés dans l'après-midi sur un doublé de Luis Suarez. Valence (2e, 27 pts) pointe à sept longueurs avant d'affronter dimanche l'Espanyol Barcelone, et le Real (3e, 24 pts) comme l'Atletico (4e, 24 pts) affichent un retard inquiétant.

Jamais dans l'histoire de la Liga un club n'a réussi à remonter un tel débours pour ensuite remporter le titre. Cela en dit long sur les difficultés des deux clubs de Madrid cette saison et sur leurs lacunes, assez similaires finalement: le manque d'efficacité offensive.

De fait, si l'ambiance a été à la hauteur de cette affiche, le spectacle, lui, a été davantage dans l'intensité que dans la technique.

- Nez en sang pour Ramos -

En témoignent les heurts, nombreux, qui ont émaillé la première période: ballon d'Angel Correa expédié dans le visage de Karim Benzema, semelle de Dani Carvajal sur Lucas Hernandez, violent tacle de Stefan Savic sur Toni Kroos, coup de pied de Lucas Hernandez en pleine figure de Sergio Ramos...

Cette action-là, en plein dans la surface (36e), aurait pu valoir au Real un penalty mais l'arbitre n'a rien signalé, alors que Ramos, le nez en sang, a été contraint de céder sa place à Nacho à la pause.

Pour le reste, l'Atletico a eu une énorme occasion en première période quand Correa a tiré à côté seul face au gardien (3e) après un cafouillage défensif merengue.

Puis le Real, étouffé en début de match, a progressivement retrouvé des couleurs sur un déboulé de Kroos (32e) puis un coup franc lointain de Ronaldo (35e).

Mais décidément, Cristiano Ronaldo traîne sa misère cette saison sur les terrains de Liga: alors qu'en Ligue des champions, il compte déjà six buts, il n'a marqué qu'une fois en Championnat. Et, copieusement sifflé samedi soir par le public "colchonero", il a encore multiplié les ratés (18e, 75e, 81e, 89e).

- Le Barça avec autorité -

Il en va de même pour son compère Karim Benzema, peu en vue, ou pour l'attaquant-vedette de l'Atletico Antoine Griezmann, trop isolé et remplacé précocément par son entraîneur (77e).

Dans une fin de match tendue, les deux équipes auraient pu l'emporter au forceps mais Raphaël Varane a notamment sauvé sur sa ligne un petit ballon piqué de Kevin Gameiro (79e)...

Bref, rien n'y a fait et c'est un vrai coup d'arrêt pour les deux équipes, en particulier pour le Real, champion d'Espagne en titre. A un mois du clasico face au Barça (23 décembre), l'équipe de Zinédine Zidane semble bien mal en point(s).

Car dans le même temps, le Barça a gagné à Leganés sans briller mais avec autorité, marquant deux buts opportunistes par Suarez (28e, 60e) avant une ultime réalisation signé Paulinho (90e).

"Nous sommes premiers avec une belle avance, un bon matelas de points", s'est réjoui Suarez, auteur de ses 4e et 5e buts en Liga.

Deux buts libérateurs pour l'avant-centre uruguayen, qui n'avait plus marqué avec le Barça depuis le 14 octobre, soit cinq matches consécutifs, et souffrait d'un genou ces derniers temps.

Et les multiples parades du gardien Marc-André ter Stegen (35e, 52e, 63e) ont permis au Barça de lancer parfaitement une semaine cruciale, avant d'affronter la Juventus Turin mercredi en Ligue des champions puis Valence dimanche prochain.

Avec AFP