Quatorze ou quinze étrangers figurent parmi les 29 victimes de l'attaque jihadiste de Ouagadougou, selon des bilans différents donnés dimanche 17 janvier par un ministre burkinabè et le procureur du Faso, sept corps restant non-identifiés.
Selon le décompte du ministre de la Sécurité Intérieure Simon Compaoré, 4 Canadiens, 3 Ukrainiens, 2 Français, 2 Suisses, 2 Portugais et un Néerlandais ont été tués -soit 14 étrangers-, ainsi que 8 Burkinabè.
D'après le décompte du procureur Maïza Sereme, 4 Canadiens, 2 Ukrainiens, une Franco-Ukrainienne, 2 Français, 2 Suisses, un Portugais, un Néerlandais, un Américain et un Libyen ont péri -soit 15 étrangers-, ainsi que 7 Burkinabè.
Parmi les sept victimes encore non-identifiées, on dénombre 3 Blancs et 4 Noirs, a précisé le procureur.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait affirmé samedi soir que 6 Canadiens avaient été tués mais il est possible que parmi ces 6 morts certains figurent parmi les non-identifiés ou aient une double nationalité.
Les Etats-Unis ont annoncé dans la matinée la mort d'un de leurs ressortissants.
En outre, trois jihadistes, "deux à la peau blanche et un à la peau noire" ont aussi été tués, selon le ministre.
Le ratissage continue
"Au stade actuel de l'enquête, on ne peut pas savoir le nombre exact de jihadistes", a souligné Simon Compaoré, interrogé sur les témoignages faisant état d'un nombre plus important que trois. "Le ratissage continue, 129 hôtels ont été fouillés", a-t-il ajouté.
Concernant l'enquête, "les jihadistes sont allés prier dans une mosquée derrière l'hôtel", une mosquée communément appelée Wahabiya, a-t-il déclaré, évoquant la possibilité que les jihadistes aient procédé à un repérage des lieux "peut-être avec des complicités".
Le café Cappuccino, où il y a eu le plus de victimes, est un "coin fréquenté par des étrangers. Si l'intention était de faire suffisamment mal aux étrangers, c'est là où on peut en trouver un nombre conséquent", a-t-il poursuivi.
Les "jihadistes sont arrivés avec trois véhicules. Et ce sont eux qui y ont mis feu pour brouiller les indices", a-t-il ajouté.
Douze enquêteurs français - six gendarmes et six policiers - sont arrivés dimanche pour aider à mener l'enquête, selon une source diplomatique.
L'attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.
Avec AFP