Au moins trois civils tués dans une attaque rebelle dans l'est en Centrafrique

Des habitants marchent dans la rue dans la ville de Bambari, Centrafrique, le 25 mai 2014.

Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées lors d'une attaque rebelle dans la région de Bambari, dans l'est de la Centrafrique.

La localité de Ngakobo, située à 30 km de Bambari, a été attaquée samedi par d'ex-rebelles Séléka et des peuls armés qui "tiraient à vue, cherchant à investir les maisons d'habitation", a déclaré à l'AFP un officier de la gendarmerie locale sous couvert d'anonymat.

"Au moins trois personnes sont mortes et plusieurs autres blessées", d'après un bilan provisoire, a-t-il affirmé, précisant qu'il s'agissait d'une "attaque surprise".

Des centaines d'habitants ont fui en brousse et en direction des villages voisins, selon la même source. D'après un enseignant, Isaac Gonaba, les trois morts sont "un collègue enseignant et deux employés du complexe sucrier" Sucaf.

"On ne sait pas ce qui s'est passé exactement pour qu'ils investissent le village et se mettent à tirer sur la population", a déploré un autre habitant de Ngakobo joint par l'AFP, Jean-Pierre Azou.

Dimanche matin, les tirs avaient cessé et un calme précaire était revenu dans le village, mais des hommes armés y étaient toujours présents, selon plusieurs témoignages d'habitants.

Ngakobo, où se trouve la Sucaf, la plus grosse usine de Centrafrique, a été le théâtre de nombreuses attaques rebelles durant le conflit sanglant qu'a connu le pays de 2013 à 2015.

Après avoir été envahie, pillée et occupée par des combattants de la Séléka pendant plus d'un an, la sucrerie avait rouvert ses portes mi-2014.

La Centrafrique est toujours "en danger", avec des "régions entières" contrôlées par des groupes armés, a prévenu le président Faustin-Archange Touadéra en tirant le 10 juillet le bilan de ses 100 premiers jours au pouvoir.

Le pays avait basculé dans le chaos en 2013 avec le renversement de l'ex-président François Bozizé par la Séléka, coalition rebelle à dominante musulmane, suscitant des représailles des milices chrétiennes anti-Balaka.

La France, qui avait déployé en décembre 2013 une intervention militaire pour stopper les massacres intercommunautaires, a annoncé la fin de l'opération Sangaris pour octobre.

Quelque 12.000 casques bleus de la force onusienne Minusca restent déployés dans les principales villes du pays avec pour mission de stabiliser définitivement la situation.

Avec AFP