Le mouvement Peuple indigène du Biafra (Ipob) avait appelé la population à se rassembler vendredi, jour de l'investiture du nouveau président américain, dans la ville pétrolière du sud du Nigeria, Port Harcourt.
L'Ipob fait partie d'un mouvement sécessionniste qui milite pour la création d'un Etat indépendant au Biafra, région déshéritée du sud-est du Nigeria qui a vainement lutté pour l'indépendance lors d'une sanglante guerre civile entre 1967 et 1970.
Dès le début de la course à la présidence américaine, l'Ipob avait affiché son soutien pour Trump dans l'espoir qu'il reconnaîtrait son "droit à l'autodétermination", après avoir salué le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne.
Les pro-Biafra se sont d'ailleurs inspirés du "Brexit", avec leur propre version baptisée "Biafrexit".
"Certains membres présumés du Peuple indigène du Biafra (...) ont organisé une manifestation illégale dans la métropole de Port Harcourt", indique dans le communiqué le commissaire adjoint de la police de l'Etat de Rivers, Ahmed Magaji.
La police a employé une "force raisonnable comme des gaz lacrymogènes" pour disperser les activistes, coupables selon lui d'avoir "troublé la paix publique", "perturbé la circulation" et "empêché les citoyens honnêtes de vaquer à leurs occupations".
Environ 65 personnes, qui portaient notamment des drapeaux avec l'inscription Ipob, ont été arrêtées à Port-Harcourt, et "une enquête est en cours", ajoute Ahmed Magaji.
Des associations et militants Pro-Biafra ont affirmé sur les réseaux sociaux que plusieurs manifestants non armés avaient été tués par la police lors de cette marche, mais cette information n'a pas pu être vérifiée de source indépendante.
Les velléités séparatistes au Biafra ont pris de l'ampleur après l'arrestation du leader de l'Ipob, Nnamdi Kanu, en octobre 2015 pour trahison.
Des affrontements sanglants entre séparatistes et forces de sécurité ont eu lieu depuis, et ont été condamnés par les organisations de défense des droits de l'Homme.
Avec AFP