Barrage géant en RDC: la Banque mondiale suspend ses financements

Le barrage hydroélectrique Inga sur le fleuve Congo, vu du pont d'observation Belvedere (Mars 2011)

La Banque mondiale a suspendu sa contribution financière au projet de barrage hydroélectrique Inga III en République démocratique du Congo (RDC), qui a pour ambition de fournir du courant à l'Afrique tout entière.

"Cette suspension fait suite à la décision du gouvernement de la RDC de donner au projet une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014 entre le gouvernement et la Banque mondiale", indique l'institution dans un communiqué, sans donner plus de précisions.

Contacté par l'AFP, un porte-parole de la BM s'est refusé à tout commentaire.

En mars 2014, la Banque mondiale avait approuvé un don de 73,1 millions de dollars, dont plus de la moitié (47,5 millions) était destinée directement à ce projet implanté sur le site des chutes d'Inga, à environ 250 km au sud de Kinshasa, où existent déjà actuellement deux barrages.

Environ 6% du montant de cette contribution a été déboursé à ce jour, précise la BM.

S'il venait à être réalisé, le site d'Inga aurait une capacité de production de 40.000 MW, soit l'équivalent de plus de 24 réacteurs nucléaires de troisième génération, qui seraient exportés jusqu'en Afrique du Sud, mais aussi vers l'Afrique de l'Ouest voire plus au nord.

En octobre dernier, la RDC et l'Afrique du Sud avaient fait part de leur volonté d'accélérer la construction de ce barrage, dont le coût total est estimé à 12 milliards de dollars et qui est en gestation depuis de nombreuses années.

Malgré la suspension de son aide, la Banque mondiale affirme, dans son communiqué, être "déterminée" à aider la RDC à fournir une "énergie abordable et fiable" à sa population.

Avec AFP