L'ex-président brésilien Lula joue aux portes de la prison

Luiz Inacio Lula da Silva arrangue ses supporters le 23 janvier 2018.

Le Tribunal Supérieur de Justice a rejeté une demande d'"habeas corpus" de l'ex-président brésilien Lula, qui risque ainsi d'être incarcéré dans quelques semaines, tout en étant le favori de la présidentielle d'octobre.

Les cinq magistrats du STJ ont voté à l'unanimité le rejet de la demande de Lula, dont l'avenir est désormais suspendu à l'examen d'un autre recours, devant le tribunal de deuxième instance de Porto Alegre (TRF4) qui l'avait condamné fin janvier en appel à 12 ans de prison pour corruption.

L'icône de la gauche pourrait ainsi être incarcérée d'ici quelques semaines, dès le jugement d'un autre recours, cette fois contre sa condamnation en appel à 12 ans et un mois de prison par un tribunal de deuxième instance de Porto Alegre (TRF4).

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En 2016, un jugement de la Cour suprême (STF) a déterminé qu'une peine de prison pouvait être appliquée dès l'épuisement des recours en deuxième instance.


L'avocat de Lula, Sepulveda Pertence, a dénoncé au début de la séance un "procès kafkaïen" et considéré qu'une incarcération avant les recours aux instances supérieures "violerait la présomption d'innocence".

Lula est accusé d'avoir accepté un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de construction impliquée dans le gigantesque scandale autour du groupe public Petrobras, ce qu'il nie farouchement.

"Ce procès, c'est comme si nous étions encore au temps de l'inquisition, sans nécessité de preuves, juste des convictions", a déclaré l'ex-président mardi matin, dans un entretien à la radio Metropole de Bahia (nord-est).

"Le jour où la police ou le parquet prouvera que j'ai touché un seul réal (monnaie brésilienne), j'abandonnerai la vie publique", a-t-il conclu, affirmant qu'il se considérerait comme un "prisonnier politique", s'il devait se retrouver derrière les barreaux.

Si le STJ refuse de lui concéder l'"habeas corpus" mardi, il pourra encore tenter de l'obtenir auprès de la Cour suprême.

Jeudi dernier, dans un entretien exclusif à l'AFP, Lula a affirmé qu'il pensait à la prison "tous les jours", mais s'est montré convaincu qu'il parviendrait à prouver son innocence et à briguer un nouveau mandat, après avoir présidé le Brésil de 2003 à 2010.

"Une peine de prison peut être très longue, comme celle de Mandela (...) 27 ans, ou très courte comme celle de Gandhi. Je ne suis pas inquiet et ma seule préoccupation est de prouver mon innocence", a-t-il affirmé.

Avec AFP