Burkina : examen d’un projet sur l’abolition de la peine de mort

Les manifestations contre la modification de la Constitution au Burkina Faso, le 31 octobre 2014

Les députés du Burkina ont entamé l'examen vendredi de la loi alors que treize personnes attendent dans le couloir de la mort.

Proposé par Cheriff Sy, le président du Conseil national de la transition (CNT), l'assemblée intérimaire mise en place après la chute du président Blaise Compaoré, le projet de loi est fortement soutenu par le Barreau burkinabè et des organisations de la société civile.

"Je me tiens devant vous pour défendre un projet capital pour l'avenir de notre société", a plaidé M. Sy devant une commission parlementaire.

"On peut mettre quelqu'un en prison à perpétuité mais le fusiller, le pendre ou lui couper la tête ne grandit pas l'humain. Cela avilit la société", a-t-il défendu.

Pour lui, "maintenir la peine de mort qui a été appliquée quatre fois seulement (en 55 ans d'indépendance), ne nous grandit pas".

Le nouveau projet propose donc la transformation des peines capitales précédentes en emprisonnement à perpétuité.

Pays abolitionniste de fait, le Burkina Faso n'a plus exécuté un condamné à mort depuis 1988. Toutefois treize personnes attendent actuellement leur exécution après leur condamnation à mort. Le dernier en date, un militaire, a été condamné en juillet à la peine capitale pour le meurtre de son ex petite amie.

L'examen et l'adoption éventuelle de ce projet est prévue le 6 septembre lors d'une séance plénière.

Avec AFP