Burundi: ‪Nkurunziza promet de libérer les personnes arrêtées si la contestation cesse

Le président burundais Pierre Nkurunziza

Le président Nkurunziza réaffirme toutefois qu'il se présentera à la présidentielle. Entre-temps, une figure de la contestation a été arrêtée le même mercredi.

Dans un message qu’il a prononcé mercredi et dont l’intégralité est postée sur son site Internet officiel, le président Pierre Nkurunziza affrime que si le peuple burundais lui faisait encore confiance, le mandat il brigue sera le dernier, tel que stipulé par l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle.

La Cour constitutionnelle a validé mardi la candidature de Nkurunziza pour un troisième mandat estimant que le renouvellement de l’actuel mandat présidentiel au suffrage universel direct n’est pas contraire à la Constitution de la République du Burundi du 18 mars 2005.

Dans son message, M. Nkurunziza promet de libérer les manifestants –majeurs et mineurs- arrêtés et emprisonnés, à condition que le mouvement de contestation cesse.

Le président burundais reconnait que l’annonce officielle de sa candidature pour la présidentielle du 26 juin par son parti, le CNDD-FDD, est l’élément déclencheur des manifestations. Car certains pensaient que la candidature était contraire à la Constitution, précise-t-il.

Dans le même temps, une figure de la contestation contre un troisième mandat de Nkurunziza a été arrêtée ce même mercredi.

La scène a été surréaliste. Après plus d'une heure de face-à-face tendu, Audifax Ndabitoreye, un des meneurs de la contestation, s’est finalement livré, bras levés et théâtral, aux policiers venus l'arrêter.

En envoyant des policiers s'emparer de lui de force, devant micros et caméras, dans le hall de l'hôtel Panomaric de Bujumbura où il rencontrait les chefs des diplomaties est-africaines venus aider le Burundi à sortir de la crise, les autorités burundaises pourraient bien avoir terni un peu plus leur image.

Tout a commencé dans l'après-midi.

Avec d'autres dirigeants de l'opposition et de la société civile, M. Ndabitoreye, candidat indépendant déclaré à la présidentielle du 26 juin, participait au 1er étage de l'hôtel à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'EAC (Communauté est-africaine). Dans le hall où il était momentanément descendu, des hommes en civil ont soudain tenté de s'emparer de lui, selon des témoins, journalistes et membres du personnel.

Cris, échauffourées, début de panique. Raté: M. Ndabitoreye s'est extrait et est parvenu à remonter au premier étage. Les policiers en civil, vraisemblablement membres des services de renseignements, ont attendu à l'extérieur.

La réunion terminée, le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, qui la présidait, s'est arrêté quelques minutes sur le perron de l'hôtel, face à la presse, en quittant l'hôtel. Audifax Ndabitoreye était juste derrière lui. "Je viens avec vous", a dit-il au ministre.

Mais la sécurité a précipitamment emmené M. Membe vers sa voiture. M. Ndabitoreye abandonné, les policiers se sont jetés sur lui, bousculant membres des délégations et journalistes.

L’article a bénéficié d’un complément d’information de l’AFP.