La principale coalition d'opposants burundais, le Cnared, a regretté mercredi 27 janvier les "hésitations" de la communauté internationale et exhorté l'Union africaine (UA) à voter l'envoi d'une force d'interposition au Burundi contre le gré du président contesté Pierre Nkurunziza.
"Le risque de ces hésitations de la communauté internationale pour appuyer le peuple burundais, c'est la résurgence des mouvements armés et des rébellions", a averti Léonard Nyangoma, le président du Cnared, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
"S'il y a des hésitations au niveau de la communauté internationale, certainement le peuple burundais, en légitime défense, va s'organiser pour se défendre contre l'agression de Pierre Nkurunziza qui a déclaré ouvertement la guerre à son peuple", a prévenu M. Nyangoma.
Ce dernier a appelé de ses voeux l'envoi d'une force de paix de l'UA au Burundi, au sujet duquel les chefs d'Etat et de gouvernement doivent voter en fin de semaine lors d'un sommet à Addis Abeba.
Le déploiement de la Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu) de l'UA est loin d'être acquis, notamment parce que le président Nkurunziza a promis de la "combattre" comme "une force d'invasion et d'occupation".
"Embraser toute la région"
"La communauté internationale et l'Union africaine en particulier ne doivent pas tergiverser", a plaidé le Cnared dans un communiqué distribué à l'issue de la conférence de presse.
"En effet, la République démocratique du Congo, qui est à la veille d'un rendez-vous électoral similaire à celui du Burundi, nous observe. Si la crise burundaise perdure, la déflagration risque d'embraser toute la région, spécialement la RDC, le Rwanda et la Tanzanie", selon le texte.
"Cette instabilité régionale sera une industrie productrice de réfugiés qui ne manqueront pas d'inonder l'Occident", met en garde le Cnared.
M. Nyangoma a appelé une nouvelle fois à un "dialogue inclusif pour un régime de transition, à l'exception du président sortant", devant mener à "des élections crédibles dans un délai raisonnable".
Le pouvoir burundais a refusé à participer à une réunion visant à reprendre le dialogue avec l'opposition le 6 janvier en Tanzanie.
Avec AFP