Des décrets présidentiels présentés lundi à la télévision d'Etat avaient fait état de cette restructuration de la SPLA (Armée populaire de libération du Soudan) et de son changement de nom en Forces de défense du Soudan du Sud (SSDF).
Mais le gouvernement est revenu 24 heures plus tard sur ce changement de nom.
"Non, non, ça a été mal compris à la lecture, la SPLA reste la SPLA. Si changement il doit y avoir, ce sera à l'avenir, pas maintenant", a déclaré à l'AFP le porte-parole du président Kiir, Ateny Wek Ateny, avant d'officialiser cette annonce à la télévision nationale.
L'acronyme SSDF avait suscité une certaine défiance, car il était aussi celui d'une milice alliée à Khartoum lors de la guerre civile (1983-2005) ayant débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.
La restructuration annoncée par Salva Kiir prévoit sinon la création d'un conseil de défense, qui regroupera dix commandants de l'armée, avec le président, le ministre de la Défense et le chef d'état-major.
L'armée sera de plus divisée en trois entités (air, terre, mer), ce qui permettra de "rendre la SPLA plus efficace car il y aura une responsabilité partagée, au lieu de la laisser à une personne", a expliqué Ateny Wek Ateny.
Selon Abraham Awolic, analyste au centre de réflexion Sudd Institute, cette réforme est "une tentative de réduire au silence les critiques mais aussi peut-être de projeter l'image d'une institution professionnelle".
L'image de l'armée sud-soudanaise est fortement dégradée depuis que le pays a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3,5 millions de déplacés.
Le conflit est un interminable catalogue d'effroyables atrocités contre les civils commises par les deux camps: massacres ethniques, enrôlement d'enfants soldats, viols à grande échelle, esclavage sexuel, meurtres, tortures, enlèvements, voire cas de cannibalisme forcé évoqués par des enquêteurs de l'Union africaine.
Avec AFP