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L'ex-chef de l'armée sud-soudanaise de retour à Juba


Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, accompagné du chef d'état-major de l'armée, Paul Malong Awan, à droite, los de la célébration de l'indépendance du Soudan du Sud, à Juba, 9 juillet 2015.
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, accompagné du chef d'état-major de l'armée, Paul Malong Awan, à droite, los de la célébration de l'indépendance du Soudan du Sud, à Juba, 9 juillet 2015.

Le redouté chef de l'armée sud-soudanaise Paul Malong, démis de ses fonctions mardi par le président Salva Kiir, a assuré samedi à son retour à Juba à la demande des autorités n'avoir jamais eu l'intention de se rebeller.

"Si j'avais voulu me rebeller, je me serais rebellé ici (à Juba) (...) Si j'avais dû me battre, je me serais battu ici", a déclaré l'ex-chef d'état-major, à son arrivée dans la capitale.

L'annonce du renvoi de Paul Malong par décret mardi soir avait suscité de vives inquiétudes parmi la population, qui craignait de possibles affrontements entre ses troupes et celles loyales au président Kiir.

Ces inquiétudes avaient été renforcées par le départ de Malong de Juba par la route et dans un convoi, en direction de sa région natale du Bahr el-Ghazal (nord).

Le général Malong s'était arrêté à Yibor, dans l'État des Lacs, à environ 220 km au nord de Juba, où le gouverneur l'avait convaincu de rentrer à Juba à la demande des autorités.

Paul Malong, qui avait aussi parlé au téléphone avec le président Kiir, avait refusé de retourner dans la capitale avant d'avoir toutes les assurances sur sa sécurité.

"Ils m'ont demandé de rentrer. Je reviens pour savoir pourquoi ils me cherchent", a confirmé samedi le militaire, affirmant avoir quitté Juba "sans intention" maligne.

Il a exprimé son intention de "rentrer auprès de (sa) famille" une fois qu'il aura parlé avec les autorités. "Je veux vivre avec ma (famille) si on ne me demande pas de faire quelque chose pour la nation".

Enfin, il a assuré ne pas tenir rigueur au président Kiir de son limogeage. "J'ai choisi d'être un révolutionnaire, mais je n'ai jamais choisi aucun emploi depuis que j'ai rejoint la révolution", a-t-il ajouté, en référence à son engagement dans la guerre d'indépendance contre Khartoum (1983-2005).

Vendredi, le président Kiir avait tenté de rassurer la population, en assurant que la situation sécuritaire était "normale" pour un pays en guerre civile.

Il avait présenté ce remaniement à la tête de l'armée comme "une décision de routine", "un développement normal", conforme à ce "qui se fait dans l'armée".

Deux ans et demi après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts. Plus de 1,9 million de Sud-Soudanais sont déplacés dans leur pays et plus de 1,7 million sont réfugiés dans les pays voisins.

Extrêmement influent, au point d'être considéré par certains comme plus puissant que le président Kiir lui-même, Paul Malong avait été nommé par ce dernier chef d'état-major de la SPLA (Armée populaire de libération du Soudan) en avril 2014.

Il est considéré comme l'instigateur des combats qui avaient éclaté dans la capitale - faisant des centaines de morts - en juillet 2016.

Avec AFP

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