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Kiir tente de rassurer après le limogeage du chef de l'armée sud-soudanaise


Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, accompagné du chef d'état-major de l'armée, Paul Malong Awan, à droite, los de la célébration de l'indépendance du Soudan du Sud, à Juba, 9 juillet 2015.
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, accompagné du chef d'état-major de l'armée, Paul Malong Awan, à droite, los de la célébration de l'indépendance du Soudan du Sud, à Juba, 9 juillet 2015.

Le président sud-soudanais Salva Kiir a assuré vendredi que la population n'avait pas de raison de s'inquiéter trois jours après le limogeage du très influent et redouté chef de l'armée Paul Malong, et que la situation sécuritaire était "normale".

Le président Kiir, s'adressant vendredi à la presse au palais présidentiel à Juba, a présenté ce remaniement à la tête de l'armée d'un pays en pleine guerre civile comme "une décision de routine", "un développement normal", conforme à ce "qui se fait dans l'armée".

L'annonce du renvoi de Paul Malong par décret mardi soir a suscité de vives inquiétudes parmi la population, craignant de possibles affrontements entre troupes fidèles au chef d'état-major débarqué et celles loyales au président Kiir.

"Et je suis ici pour vous assurer que la situation sécuritaire demeure normale et j'enjoins tous les citoyens de poursuivre leurs activités quotidiennes comme à leur habitude", a ajouté le chef de l'État.

Ce dernier a toutefois soufflé le chaud et le froid dans ses déclarations, reprochant au général Malong d'avoir précipitamment quitté Juba après son limogeage, de ne pas avoir félicité son successeur désigné, le général James Ajongo, et de ne pas avoir assisté à la prestation de serment de celui-ci.

Lors d'une discussion téléphonique après le limogeage, "je lui ai dit: +Malong, tu as fait une erreur, tu aurais dû me remercier personnellement pour la période que je t'ai donnée et la possibilité de servir le peuple du Soudan du Sud+", a ainsi relaté le président Kiir.

"Hier quand je lui ai parlé, il n'était pas de bonne humeur. Il était acrimonieux. J'ai essayé de le calmer mais il était plutôt hors de lui", a poursuivi M. Kiir.

A l'annonce de son éviction, Paul Malong - de l'ethnie dinka du président Kiir - avait quitté Juba par la route et dans un convoi, en direction de sa région natale du Bahr el-Ghazal (nord).

Mercredi, il se trouvait à Yibor, dans l'État des Lacs, à environ 220 km à vol d'oiseau au nord de Juba. Sur place, il s'est entretenu avec le gouverneur local qui lui a indiqué que les autorités de Juba souhaitaient qu'il rentre dans la capitale.

"Je suis toujours en contact avec le général Paul Malong et je l'ai assuré de sa sécurité dès qu'il arrivera à Juba", a indiqué sur ce point Salva Kiir.

Jeudi, plusieurs médias sud-soudanais rapportaient qu'un hélicoptère avait été dépêché à Yibor pour ramener Paul Malong à Juba mais que celui-ci avait refusé d'embarquer avant d'avoir toutes les assurances sur sa sécurité.

Deux ans et demi après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts. Plus de 1,9 million de Sud-Soudanais sont déplacés dans leur pays et plus de 1,7 million sont réfugiés dans les pays voisins.

Extrêmement influent, au point d'être considéré par certains comme plus puissant que le président Kiir lui-même, Paul Malong avait été nommé par ce dernier chef d'état-major de la SPLA (Armée populaire de libération du Soudan) en avril 2014.

Il est considéré comme l'instigateur des combats qui ont éclaté dans la capitale - faisant des centaines de morts - en juillet 2016. Ces violences ont conduit Riek Machar, alors vice-président, à fuir le pays, un mois et demi après son retour à Juba dans ce qui devait être une avancée décisive de l'application d'un accord de paix signé en août 2015.

Avec AFP

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