Cambridge Analytica n'a pas orchestré la victoire de Kenyatta, selon le parti au pouvoir

Le siège de Cambridge Analytica à Londres, Grande-Bretagne, le 20 mars 2018.

Le parti au pouvoir au Kenya a démenti mercredi que Cambridge Analytica, la société britannique accusée d'avoir récupéré à leur insu les données de 50 millions d'utilisateurs de Facebook, ait orchestré la victoire du président Uhuru Kenyatta à la présidentielle de 2017.

Cambridge Analytica (CA), une société d'analyse de données proche du Parti républicain américain, est accusée d'avoir récupéré ces données pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs, afin de peser dans la campagne présidentielle de Donald Trump. Au Kenya, elle a travaillé à la campagne de Kenyatta l'année dernière et en 2013.

La chaîne de télévision Channel 4 a diffusé au Royaume-Uni des propos du directeur de CA, Mark Turnbull, enregistrés en caméra cachée, se vantant du rôle joué par la société dans les élections kenyanes. "Durant la campagne que nous avons menée en 2013 et en 2017 pour Kenyatta, nous avons changé l'image du parti en entier les deux fois, écrit son manifeste, réalisé deux séries de 50.000 enquêtes (...), des recherches, des analyses, des envois de messages, et puis nous avons écrit tous les discours et organisé tout ça, donc pratiquement tous les éléments de cette campagne", a-t-il dit.

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Le parti au pouvoir au Kenya, le Jubilee Party, n'a jamais traité directement avec Cambridge Analytica mais seulement avec sa société soeur, SCL Elections, également dirigée par M. Turnbull, a affirmé le vice-président du parti, David Murathe, à la radio Capital FM News.

"Il n'y a rien, nous avons loué les services de plusieurs sociétés de marketing", a déclaré M. Murathe. "Tout ce que (SCL) a fait pour nous, c'est de la stratégie de marque, des panneaux d'affichage, des T-shirts... Elle n'était pas impliquée dans notre campagne sur les réseaux sociaux".

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Le président Kenyatta prête serment pour un second mandat (vidéo)

Le président Kenyatta a été réélu le 26 octobre 2017, lors d'un scrutin boycotté par l'opposition. Sa victoire à un premier scrutin organisé le 8 août, auquel l'opposition avait participé, avait été invalidé en justice pour irrégularités.

Au moins 90 personnes ont été tuées dans les violences ayant accompagné le processus électoral, en grande majorité dans la répression de manifestations de l'opposition par la police, selon des organisations de défense des droits de l'homme.

Le dirigeant de l'opposition, Raila Odinga, a estimé que la victoire lui avait été volée.

Pour Norman Magaya, un haut responsable de son parti, la National Super Alliance (NASA), les déclarations de M. Turnbull sont la preuve que le parti au pouvoir a employé des tactiques dissimulées pour voler la victoire dans les deux scrutins.

Avec AFP