"Le "OUI" a obtenu 93% et le "NON" 7%. En totalité, pour 1.954.433 électeurs inscrits, les suffrages valablement exprimés sont de 741.056, soit un taux de participation global de 38%" sur l'ensemble du pays, a déclaré Marie Madeleine N'kouet Hoornaert, présidente de l'ANE.
"Il faut noter qu'à l'occasion du collationnement des résultats du référendum constitutionnel de 2015, l'assemblée plénière de l'ANE, a fait le constat de la mauvaise tenue des documents électoraux par les membres de certains bureaux de vote. Ce qui n'a pas rendu aisé le traitement des résultats du référendum constitutionnel", a ajouté la présidente de l'ANE pour expliquer le retard de l'annonce des résultats, qui devaient avoir lieu initialement trois jours après le 13 décembre.
Seuls les résultats pour la capitale Bangui, où les électeurs avaient approuvé le projet à 90%, mais avec un taux de participation de 30%, avaient été annoncés le 17 décembre.
Près de deux millions de Centrafricains étaient appelés aux urnes pour approuver une nouvelle Constitution, une étape test avant la présidentielle et les législatives du 27 décembre qui sont censées clore une transition à bout de souffle et sortir le pays de trois ans d'affrontements intercommunautaires.
Le projet soumis à référendum prévoit notamment la proclamation d'une 6e République, une limite du mandat présidentiel à deux exercices, la formation d'une Haute cour de justice et des dispositifs de lutte contre la corruption et de mise à l'écart des bandes armées.
Le vote a été émaillé d'incidents violents orchestrés par les opposants au processus électoral tant à Bangui qu'à l'intérieur du pays, notamment dans le nord-est.
Ces opposants appartiennent aux franges les plus radicales de l'ex-rébellion musulmane Séléka et des milices anti-balaka, chrétiennes et animistes, dont les dirigeants sont exclus de la course à la présidentielle.
En raison de ces violences, le scrutin a été prolongé d'un jour dans certaines zones, notamment dans le quartier musulman PK5 de Bangui où des inconnus avaient attaqué à l'arme lourde des électeurs s'apprêtant à voter, faisant cinq morts et une vingtaine de blessés.
Il s'est également poursuivi en province, sous la protection des Casques bleus de la mission de l'ONU (Minusca), notamment dans plusieurs localités du nord-est où plusieurs incidents violents (tirs, menaces, intimidations) ont été rapportés.
La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014.
Avec AFP