Des dizaines de milliers de Centrafricains déplacés par les violences électorales

Une affiche pour la République centrafricaine sortante Faustin Archange Touadera, intronisée dans une rue de Bangui le 5 janvier 2021.

Les violences survenues dans le contexte des élections en Centrafrique ont poussé plus de 30.000 personnes à fuir vers des pays voisins, et généré des dizaines de milliers de déplacés internes, a indiqué l'ONU vendredi.

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) "exprime sa vive inquiétude en raison des violences et de l'insécurité survenues dans le contexte des élections présidentielles et législatives du 27 décembre" en Centrafrique, a déclaré un porte-parole du HCR, Boris Cheshirkov, lors d'un point de presse.

Dans le pays, quelque 185.000 personnes ont fui dans la brousse et la forêt depuis le 15 décembre, principalement à titre préventif. Nombre d'entre elles sont revenues depuis dans leur lieu de résidence, mais l'ONU estime qu'environ 62.000 sont toujours déplacées.

Les violences électorales ont également forcé plus de 30.000 personnes à fuir vers des pays voisins, au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC) et au Congo.

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Près de 24.200 ont traversé le fleuve Oubangui, où le HCR a renforcé sa présence, pour rejoindre les provinces du Bas-Uélé et du Nord-Ubangui en RDC. Au moins 15.000 d'entre elles sont arrivées dans le village de Ndu, à la suite d'attaques dans les villes centrafricaines de Damara et Bangassou les 2 et 3 janvier, selon la même source.

Le HCR se dit préoccupé par les informations faisant état de violations des droits humains en Centrafrique et demande aux pays voisins de continuer à accorder l'accès aux personnes en quête de sécurité.

Ces élections présidentielle et législatives se sont tenues dans un pays en proie depuis 2013 à une guerre civile, très meurtrière jusqu'en 2018, et ravivée depuis près de trois semaines par l'annonce d'une offensive rebelle pour empêcher ces scrutins.

L'opposition conteste la réélection du président Faustin Archange Touadéra, et exige son annulation en invoquant des "fraudes massives" et l'impossibilité pour un électeur sur deux de se rendre aux urnes.