"Nous sommes en train de procéder aux vérifications nécessaires", a déclaré à la presse Francesco Lo Voi, procureur de Palerme, après les premiers doutes rapportés par la BBC.
Le procureur a précisé que les éléments sur l'identification du suspect, son arrestation et son extradition avaient été fournis par les autorités soudanaises et l'Agence britannique de lutte contre le crime (NCA), dont une porte-parole a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour se perdre en conjectures".
Mercredi, les autorités italiennes, soudanaises et britanniques ont annoncé que Mered Medhanie, un Erythréen de 35 ans présenté comme le "général" d'un réseau de passeurs agissant "avec un mépris absolu de la vie humaine", avait été arrêté fin mai à Khartoum et extradé lundi soir vers l'Italie.
La police a diffusé une vidéo de la descente d'avion d'un homme, encadré par deux agents, relativement petit, portant une chemise rouge et une boucle d'oreille, la chevelure fournie en bataille.
Mais à Khartoum, plusieurs Erythréens ont affirmé à l'AFP que l'homme sur ces images était Mered Tesfamariam, un migrant âgé de 27 ans arrivé à Khartoum en 2014.
"Celui qui a été emmené à Rome n'est pas le 'général'. Il ne parle même pas arabe. Le 'général' est bien connu des Erythréens, en particulier de ceux qui ont essayé de traverser la Méditerranée", a déclaré Tasfie Haggose, un réfugié érythréen de 38 ans.
"Je connais (l'homme extradé) depuis qu'il était à Asmara. Je connais sa famille. Je connais les proches chez qui il vivait à Khartoum. Cet homme allait et venait tranquillement, pas comme le 'général'. Le 'général' n'habite pas à Khartoum, il circule entre le Soudan, l'Ethiopie et la Libye", a ajouté Barhi Kobron, un autre réfugié érythréen, âgé de 28 ans.
Meron Estefanos, une journaliste suédo-érythréenne qui a interviewé au téléphone Mered Medhanie l'année dernière, a raconté à la BBC avoir montré les images de la police italienne à des réfugiés qui connaissent le "général" : "Non, ce n'est pas lui qui nous a fait passer en Europe", ont-ils réagi.
Selon les autorités italiennes, Mered Medhanie est soupçonné d'être le chef de "l'une des quatre plus grandes organisations criminelles de trafic de migrants" et d'avoir organisé la traversée souvent mortelle du Sahara et de la Méditerranée pour des centaines de personnes par mois depuis 2013.
Avec AFP