Comment faciliter le développement de l’entrepreneuriat en Afrique?

Des apprentis dans l'atelier à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 3 octobre 2018. (VOA/Issa Napon)

La question de l'entreprenariat était au centre d’une rencontre à Ouagadougou mardi à l’occasion de la publication du Rapport 2018 sur les pays les moins avancés de la Conférences des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Sous-titré "Changer de cap", ce rapport examine les conditions nécessaires à la création et au développement des entreprises à fort impact dans les pays les moins avancés, groupe de 47 pays qui comprend la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, certains pays asiatiques et plusieurs Etats insulaires.

Le Burkina Faso doit actionner des leviers pour le développement de l'entreprenariat surtout par choix.

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Reportage de Lamine Traoré sur l'entreprenariat en Afrique

Bineswaree Aruna Bolaky, économiste à la division de l'Afrique de la CNUCED, le 24 novembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

Bineswaree Aruna Bolaky, économiste à la division de l'Afrique de la CNUCED, note que "le Burkina Faso est déjà doté d'une stratégie nationale pour la promotion de l'entreprenariat féminin et aussi pour le développement de l'entreprenariat agricole", mais souligne qu' "il faut surtout mettre en oeuvre ces stratégies et avoir une coordination et une cohérence entre les programmes de développement, des politiques industrielles et des programmes qui vont viser le développement de l'entreprenariat par choix".

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Le ministre burkinabè de l'Insertion professionnelle, Smaila Ouédraogo, à Ouagadougou le 24 novembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

Le Burkina a entrepris des reformes en matière de l'entreprenariat. Et selon le ministre burkinabè de l'Insertion professionnelle, Smaila Ouédraogo, les conditions sont réunies pour créer son entreprise.

"Au Burkina Faso actuellement avec 5.000 francs CFA, on crée son entreprise. Et le délai d'attente pour pouvoir avoir ses différents documents pour exercer son activité en tant qu'entrepreneur a été raccourci", a-t-il déclaré.

"Egalement certaines mesures incitatives que le gouvernement tente de mettre en œuvre, cette année même la subvention de l'Etat en matière d'appui à la formation continue et à la formation initiales qui était de 300 millions de FCFA est passée à 2 milliards de FCFA. Ce qui est un apport considérable".

Dans les pays les moins avancés, c'est difficile d'entreprendre car les jeunes ne sont pas accompagnés et l'Etat à lui seul ne peut pas tout faire.

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Mahamadi Rouamba, promoteur de Beoogo Lab à Ouagadougou le 24 novembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

Selon Mahamadi Rouamba, promoteur de Beoogo Lab, un centre d'appui aux initiatives entrepreneuriales, "pour quelqu'un qui vient de quitter l'université, il n'a pas la possibilité de se lancer directement dans l'entreprenariat même s'il veut que ce soit une commodité, il n'a pas les outils".

Il poursuit : "Il faut aussi retenir que ce n'est pas seulement au niveau étatique que les efforts doivent être fournis. Il y a certaines initiatives. En ce qui nous concerne, nous sommes un centre d'entreprenariat, nous accompagnons des initiatives entrepreneuriales sans que cela ne soit à l'échelle macro. Mais nous essayons de contribuer le plus possible".

Selon le rapport, au moins 20 des 47 pays les moins avancés disposent de politiques industrielles nationales mais ces pays accordent bien moins d'attention aux facteurs clé de l'entreprenariat.

Le rapport préconise un Etat qui effectue des investissements transformateurs et qui fasse contribuer le secteur privé à la mise en œuvre d'une vision stratégique définissant clairement une trajectoire de développement.