Côte d’Ivoire : une dizaine de partisans de Gbagbo transférés de leur prison

L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo lors d'une audience à la CPI, à La Haye

Deux anciens ministres de l’ex-président ivoirien qui attend son procès à La Haye sont au nombre de partisans de Gbagbo transférés sans avertissement.

De source officielle, ce transfèrement "fait partie du fonctionnement normal de l'administration pénitentiaire".

La presse ivoirienne affirmait vendredi que les détenus étaient au camp pénal de Bouaké, une prison de sinistre réputation située au centre du pays.

Moïse Lida Kouassi et Assoa Adou, deux anciens ministres pro-Gbagbo, détenus depuis plusieurs mois, à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) ont "été extraits de nuit de leur cellule sur ordre du procureur", a accusé Me Félix Bobré, un de leur avocat, lors d'une conférence de presse à Abidjan.

"Une quinzaine d'éléments encagoulés, en tenue de combat, porteurs d'armes de guerre ont fait irruption dans leur cellule pour les conduire vers une destination inconnue", a poursuivi Me Bobré.

Lida Kouassi, un ancien ministre de la Défense pro-Gbagbo et actuel cadre du Front populaire ivoirien (FPI, le parti de Gbagbo) est inculpé pour "complicité d'atteinte à la sûreté de l'Etat" pour des faits datant de 2012-2013. Assoa Adou est poursuivi pour les mêmes faits.

"On nous a tenus dans l'ignorance de la destination de nos clients, alors que nous avons obligation de les assister à tout moment", a déploré Me Toussaint Dako, un de leurs avocats.

Ces cadres du FPI appartiennent au camp contestataire du parti secoué depuis quelques mois par une crise interne.

Un courant en faveur de l'actuel président du FPI Pascal Affi N'Guessan soutient sa candidature à la présidentielle du 25 octobre dont le président sortant Alassane Ouattara est le grand favori. Mais, une partie du FPI milite pour un boycott du scrutin faisant de la libération de Gbagbo son objectif prioritaire.

Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être jugé en novembre par la Cour Pénale Internationale pour des "crimes contre l'humanité" présumés commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts.

Avec AFP