Le McDonnell Douglas MD83 s'est écrasé il y a tout juste deux ans, dans le nord du Mali, avec 110 passagers et six membres d'équipage àbord.
Il reliait Ouagadougou à Alger, et transportait principalement des Français (54), des Burkinabè (23), des Algériens (8), et des Libanais (6). Les six membres d'équipage étaient des Espagnols mis à disposition par une compagnie espagnole de leasing, Swiftair.
L'accident a été provoqué par "la non-activation" par l'équipage du système antigivre, suivie de l'absence de réaction des pilotes pour sortir d'une situation de décrochage, selon le rapport final du Bureau d'enquêtes et d'analyse français pour la sécurité de l'Aviation civile, ou BEA, publié en avril.
L'obstruction des capteurs de pression des moteurs en raison du givre a conduit à une diminution de la poussée des moteurs, puis de la vitesse de l'avion. L'équipage n'aurait pas détecté cette diminution de vitesse jusqu'au décrochage, puis n'a pas été en mesure de le rattraper.
"Les pilotes n'avaient jamais été formés pour affronter de telles situations", a dénoncé lundi le syndicat Sepla dans un communiqué.
Le syndicat a rappelé que d'autres accidents aériens avaient déjà été causés par ce type de problème, notamment celui du vol Rio-Paris d'Air France qui s'était abîmé dans l'Atlantique en juin 2009 avec 228 passagers à bord.
Depuis, l'Organisation de l'aviation civile internationale a prévu des formations complémentaires, qui n'ont pas été mises en oeuvre par Swiftair avant l'accident.
"Nous n'apprenons pas de nos erreurs", a dénoncé lors d'une conférence de presse Ariel Shocrón, chef du département technique du syndicat.
Le pilote et le copilote étaient "très expérimentés", et avaient plus de 16.000 heures de vol sur cet aéronef, a-t-il ajouté. Mais "nous avons besoin de davantage d'entraînement et de meilleure qualité".
Avec AFP