Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat, membres d'un des plus puissants groupes armés qui terrorisent les populations depuis des années, les 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), ont été reconnus coupables lundi par la CPS pour leur rôle dans le massacre de 46 civils dans les villages de Koundjili et Lemouna (nord-ouest) le 21 mai 2019.
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Le premier a été condamné à la perpétuité et les deux autres à vingt ans de réclusion pour "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre". A l'annonce du verdict, la défense avait alors qualifié cette décision de "demi-victoire" et affirmé son intention de faire appel.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, avait salué mercredi un jugement "historique" et une "étape importante" dans la lutte contre l'impunité.
Le Parquet spécial a annoncé jeudi dans un communiqué qu'il allait également interjeter appel de la décision. Mi-août, il avait requis la perpétuité pour crimes contre l'Humanité contre les trois accusés.
C'est le premier verdict prononcé par la CPS depuis sa création en 2015 par le gouvernement sous le parrainage de l'ONU. Elle est chargée de juger les crimes de guerre et contre l'Humanité commis depuis 2003 et a lancé ses travaux en octobre 2018 avec les premières enquêtes.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.