Plus de 300 hommes armés à moto ont pris d'assaut des villages des communautés d'Anka et Bukkuyum dans l’Etat de Zamfara entre mercredi et jeudi. Ils ont tué plusieurs habitants, de même qu’ils ont pillé et incendié de nombreuses maisons.
Attahiru Ahmad et Mahammad Usman sont les chefs traditionnels des deux communautés affectées. "Des incidents similaires se produisent souvent chez nous. Nous ne pouvons que nous en remettre au Dieu tout puissant. C’est triste. Il y a eu 22 morts dans notre communauté. C’est le bilan qui est confirmé", confie Attahiru Ahmad.
Mahammad Usman explique que "des hommes armés sont venus dans notre village ce jour. Ils ont tué 32 personnes. Ils ont incendié les maisons, des habitants. C’est ce qui s’est passé ici".
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On estime à plus de 10.000 personnes déplacées lors d'attaques de bandits armés, à la suite de raids aériens militaires contre leurs cachettes la semaine dernière.
Le gouverneur de l’Etat de Zamfara, Bello Matawale, s’est rendu dans les communautés touchées par les dernières attaques.
"Nous sommes venus pour évaluer les dégâts causés par des criminels et voir aussi ce que le gouvernement peut faire pour les personnes affectées. Je promets que nous ne voulons pas encore avoir des personnes déplacées. Nous allons mettre en place une équipe de forces de sécurité qui va accompagner les gens chez eux dans leurs villages d’origine", a déclaré le gouverneur.
Le président Muhammadu Buhari a annoncé dans un communiqué que l'armée avait acquis plus d'équipements pour traquer et éliminer les gangs criminels, qui sèment la terreur, notamment par l'imposition illégale de taxes aux communautés assiégées.
Le gouvernement nigérian qualifie désormais les activités de ces bandits armés d'actes de terrorisme. Que signifie cette décision? La réponse de l’expert en sécurité Kabiru Adamu.
"Premièrement il faut identifier ces groupes, leurs membres, leurs commanditaires, comment ils sont financés et la prochaine étape sera pour le gouvernement de mettre fin aux activités de ces groupes", souligne-t-il.
La violence des gangs criminels trouve ses racines dans les affrontements entre éleveurs et agriculteurs au sujet des terres et des ressources. Les forces armées nigérianes ont affirmé la semaine dernière avoir tué plus de 500 hommes armés et autres éléments criminels dans la région, arrêté plus 300 autres depuis mai 2021, et secouru quelques 452 civils retenus en otage.
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